sexta-feira, 20 de julho de 2012

Les Espagnols et les Portugais se tournent vers leurs anciennes colonies pour trouver du travail

De nombreux jeunes Espagnols et Portugais quittent leur pays en recherche de meilleures opportunités à l'étranger. Leurs anciennes colonies font partie des destinations les plus populaires.
 

Au cours du premier semestre de 2012, 40 000 Espagnols ont quitté leur pays. C'est presque le double qu'à la même période l'année dernière, selon les chiffres de l'Institut national de statistiques.

Les chiffres sont encore plus frappants pour les citoyens étrangers qui résident en Espagne : 229 000 d'entre eux sont partis, ces six derniers mois.

L'Espagne a vu sa population diminuer de 33 162 personnes cette année à 46 163 116, a rapporté le quotidien El País mercredi (18 juillet).

Le dernier rapport de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a fait savoir que 90 000 personnes de moins avaient migré de pays en dehors de l'UE vers l'Espagne pour y trouver du travail l'année dernière, ce qui alimente les craintes que l'Espagne puisse souffrir d'une fuite des cerveaux.

« Si la richesse d'un pays est sa population, nous devenons plus pauvres », a expliqué au quotidien Antonio Izquierdo, professeur de sociologie à l'université de Coruña.

Le Portugal vit une situation similaire. Environ 120 000 Portugais sont partis à l'étranger en 2011, a rapporté le réseau d'information Al Jazeera en mars dernier.

L'OCDE estime que 70 000 Portugais émigrent chaque année. La moitié de ces émigrés ont moins de 29 ans.

La crise de la dette souveraine a fait grimper le taux de chômage des jeunes à des niveaux record dans la péninsule ibérique. Plus de la moitié des jeunes Espagnols et un tiers des jeunes au Portugal sont sans emploi.

La contraction du marché du travail a poussé les Espagnols vers d'autres pays européens moins touchés par la crise : 7 756 Espagnols sont partis pour le Royaume-Uni et 4 408 pour l'Allemagne.

De nombreux jeunes ont toutefois été déçus à l'arrivée et ont rencontré des difficultés à trouver un emploi, en raison de la méconnaissance de la langue nationale du pays d'accueil. Ils ont donc décidé de tenter leur chance dans les anciennes colonies du pays.

Oasis
L'an dernier, 4 182 Espagnols se sont installés en Équateur et environ 3 000 sont partis au Vénézuéla et en Argentine. La croissance économique de ces régions les immunise pour l'instant contre la récession.

Prenons l'exemple de Marta Septién, étudiante en génie géologique.

Malgré l'assurance qui lui avait été donnée en 2003 que ses études déboucheraient à coup sûr sur un emploi, elle n'a toujours pas pu trouver de travail en Espagne. Elle travaille actuellement à Londres comme serveuse, mais elle envisage aujourd'hui de quitter l'Europe.

« Peut-être partirai-je dans un pays d'Amérique latine, comme le Panama, le Brésil ou la Colombie », a-t-elle expliqué à El País.

Les Portugais se tournent quant à eux surtout vers le Brésil, notamment en raison des bonnes performances économiques du pays.

Le Secrétariat national de la justice au Brésil a fait savoir que le nombre de demandes de permis de résidence permanents introduites par des Portugais était passé de 276 703 à 328 856 entre décembre 2010 et juin 2011. Ce chiffre ne prend pas en compte les visas temporaires de travail, d'étude ou de recherche qui ont déjà été délivrés.

Les statistiques pour 2010 révèlent que 91 900 citoyens portugais vivent en Angola où le pétrole a fait croître l'économie.

En raison de ses niveaux de croissance prometteurs, la plus grande ancienne colonie du Portugal en Afrique est décrite comme une « oasis » d'opportunités pour les chômeurs portugais.

« Pour chaque naufrage au Portugal, il y a un canot de sauvetage en Angola », peut-on lire dans la revue hebdomadaire Visão à Lisbonne.

Le niveau d'analphabétisme est élevé en Angola et le pays manque donc de main-d'œuvre qualifiée. Les experts portugais sont très demandés, explique la revue allemande Der Spiegel.

Le premier ministre portugais, Pedro Passos Coelho, qui a grandi en Angola, plaide en faveur de l'émigration. Il a même suggéré en décembre dernier que les Portugais émigrent vers d'autres pays lusophones, comme le Brésil ou l'Angola pour trouver du travail.

Ces propos ont néanmoins été condamnés par le journal portugais Publico dans un édito du 20 décembre. L'auteur de ce billet a affirmé que l'homme d'Etat avait eu l'air ridicule.

Si les travailleurs qualifiés continuent de quitter le pays, la situation du Portugal ne fera qu'empirer, a-t-il ajouté.
[Source www.euractiv.com - traduit par Amandine Gillet]

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