Oui, parce que les plumes, c'est désuet, à tailler ?
« Est-ce une plaisanterie ? » Interroge sur son site
Internet l'ancien dessinateur David Rees à propos de
son petit commerce qui propose de tailler des crayons. Et bien non, selon lui,
c'est très sérieux et il a même décidé de publier un livre sur l'art de tailler
les crayons : How To Sharpen Pencils
« Grâce à ce livre, je souhaite que les gens puissent apprendre à le
faire par eux-mêmes, explique-t-il à Today.com, j'y livre tous mes
secrets. Ça ne me dérange pas si d'autres personnes ouvrent leur propre boîte
sur le taillage de crayon. S'ils pensent pouvoir faire mieux et moins cher, et
bien qu'ils le fassent. Je suis ouvert à la concurrence ».
Et oui, pour 15$, David Rees taillera votre crayon, comme un pro. « Je
veux que soit clair, ce n'est pas une arnaque, explique-t-il parfois
les gens sont en colère (…) certains diront que ça prouve que les inégalités
sont tellement fortes aux États-Unis que des riches paieraient un mec 15 $ pour
tailler un crayon ».
Evidemment, en temps de crise, une telle idée ferait lever plus d'un sourcil.
Mais c'est juste une question de point de vue pour Rees, qui, passionné, taille
des crayons professionnellement depuis l'été 2010.
Pour ce faire, il utilise un peu de tout, du papier sablé à une machine
spéciale à 450$. Les crayons sont ensuite rendus dans un tube image, et les
copeaux dans un sac à part, accompagné d'un certificat
d'authenticité. « Tout dépend de ce que le client veut faire avec son
crayon, explique David Rees, c'est ce qui détermine la technique la
plus appropriée à adopter ».
C'est que David Rees sait de quoi il parle. Auparavant, il était un
dessinateur réputé, publié entre autres dans les pages du Rolling Stone et de
GQ. Il dessinait au crayon avant de passer au numérique. Il quitta cette
profession en 2010 pour travailler au Bureau du recensement aux États-Unis, où
il eut l'idée de lancer ce commerce hors du commun.
« Lors de notre premier jour de formation, on nous a demandé de tailler
des crayons parce que les documents devaient être remplis comme ça,
raconte-t-il, donc nous étions tous là, assis, à tailler nos crayons
au-dessus d'une poubelle, et je réalisais que c'était vraiment agréable. C'était
quelque chose que je n'avais pas fait depuis des années. Je me suis dit que
c'était tellement sympa que je devais trouver un moyen de me faire payer pour
tailler des crayons ».
L'Amérique doit apprendre à tailler ses crayons toute
seule
Et le business ne se porte pas trop mal. Depuis ses débuts, David Rees a reçu
dans les 500 commandes depuis plusieurs pays, beaucoup plus qu'il ne
s'imaginait. Mais il reste sceptique quant à l'avenir du "secteur" :
« Je me demande ce que le livre va donner (…) J'aime beaucoup ce
commerce, c'est vraiment super et je suis content de l'avoir monté. Mais ce
n'est pas quelque chose que je me vois encore faire dans 20 ans. Je pense
qu'après un moment, une fois que je serais certain que l'Amérique ait appris à
tailler ses crayons toute seule, et bien je fermerai probablement
boutique ».
Une petite vidéo démonstrative :
Par Nathalie
Gentaz
[Source : www.actualitte.com]
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