segunda-feira, 23 de janeiro de 2017

Ouverture historique d’une synagogue à Palerme

Plus de cinq cents ans après l’expulsion des juifs de Sicile, une synagogue va ouvrir ses portes à Palerme.



Écrit par Catherine Garson

Pour la première fois depuis que les juifs ont été expulsés de Sicile en 1493, une synagogue située là même où ces juifs vivaient alors, va bientôt ouvrir ses portes. C’est ce qui a été annoncé lors d’une cérémonie qui s’est déroulée à la date anniversaire de cette expulsion, soit le 12 janvier. A savoir lorsque le décret concernant l’Espagne avait été appliqué, un an plus tard, à la Sicile qui était, alors, possession espagnole.

Le futur lieu de culte sera situé dans l’oratoire désaffecté de l’église Santa Maria del Sabato, dont l’utilisation a été concédée par l’archevêque de Palerme, Corrado Lorefice, qui a décidé de répondre ainsi « avec joie » à la demande de la présidente de l’Institut Sicilien d’Études Juives, Evelyne Aouate. « C’est un geste voulu personnellement par l’archevêque Lorefice, a expliqué le directeur de l’Office diocésain pour la pastorale de l’œcuménisme et du dialogue interreligieux, don Pietro Magro. Le sens veut être justement de redonner un lieu aux juifs qui ont été expulsés d’ici ».

Pour le moment, et en l’attente de la constitution d’une véritable communauté juive locale, le site a été transféré à l’Union des Communautés Juives d’Italie. Si, actuellement, le nombre des juifs siciliens « déclarés » reste modeste (entre 50 et 70), il pourrait facilement croître dans les années à venir, nombre de descendants de « conversos » commençant à s’intéresser à leurs racines si l’on en croit Michael Freund, le responsable de l’organisation « Shavei Israël ». Dont le but est de retrouver les juifs perdus de par le monde. « C’est un miracle, dit-il, qu’après plus de 500 ans, il y ait encore des gens en Sicile qui sont attachés fièrement à leurs racines juives. Cela constitue une preuve que ni l’expulsion ni l’Inquisition ont été capables d’éteindre l’étincelle juive dans leur cœur. Avec l’aide de D-ieu, poursuit-il, le son des chants du chabbat et des prières juives va, à nouveau, être entendu dans les rues de Palerme ».

"Très ému"

Évoquant le site qui inclura non seulement la synagogue mais aussi un centre d’étude et un espace dédié au patrimoine juif sicilien, « je suis très ému, précise Michael Freund (qui a participé à la cérémonie), qu’il soit situé près de l’endroit où, jadis, se dressait la Grande Synagogue de Palerme et je suis reconnaissant à l’archevêque pour avoir eu la vision et le courage de faire un tel geste de réconciliation envers le peuple juif ». Au plan concret, ce sera l’envoyé sur place de « Shavei Israël », le rabbin Pinhas Punturello, qui occupe actuellement le poste de rabbin de la communauté juive palermitaine (et sicilienne) qui dirigera la « nouvelle » synagogue. 

Ajoutons enfin, pour la petite histoire, que le nom de la chapelle transférée « Santa Maria del Sabato », n’a rien à voir avec une quelconque notion de chabbat. En effet, explique don Magro, ce nom « est dû au fait que les frères de cet oratoire récoltaient le samedi (sabato en italien) les offrandes faites à leur couvent. Il n’y a donc pas de lien direct avec la présence juive antérieure. Mais, conclut-il, c’est quand même beau que, dans sa longue histoire, ce lieu ait gardé un nom qui évoque le chabbat ». 

[Source : www.actuj.com]

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