quarta-feira, 11 de novembro de 2015

Festival du monde arabe : Quand la musique unit juifs et musulmans à Montréal

Par Samir Ben 


Le Festival du monde arabe de Montréal rendra hommage dimanche prochain au chanteur de musique arabo-andalouse et judéo-maghrébine Salim Halali, 40 ans après son passage mémorable à la Place des Arts. Un orchestre formé de musiciens montréalais juifs et musulmans revisitera le concert qui s'est tenu à la Salle Wilfrid Pelletier en novembre 1975.

Quand SN production a décidé de rendre hommage à Salim Halali, ses responsables étaient loin de soupçonner qu’au bout de l’exercice ils allaient se retrouver avec un « El Gusto » montréalais, cet orchestre de musiciens juifs et musulmans d'Algérie rendu célèbre par le film-documentaire de Safinez Bousbia sorti en 2011.



En chargeant Henry Abittan de former l’orchestre, la seule consigne qui lui a été transmise par les organisateurs était qu’il soit complet (sitar, violon et plus encore). Mission accomplie. Ce natif de Casablanca qui vit au Canada depuis les années 1970 a monté un orchestre formé de musiciens de différentes origines et religions.
Le percussionniste Maurice Malca sera de la partie. Il y a 40 ans, un certain samedi 1er novembre 1975, il était sur scène, son tambour à la main, avec Salim Halali à la Place des arts. Il faisait partie de l’orchestre formé par « 14 musiciens orientaux et le quartet canadien de Claude Denjean - piano, violons et 2 guitares », comme le soulignait le quotidien anglophone The Gazette dans un article paru à l’époque.
Pour l’anecdote, cette journée était humide. Il faisait 6 degrés et Montréal avait reçu 12 mm de pluie, selon les archives météo de l’époque. Ces conditions avaient affecté la voix de Salim Halali. « Bien qu’il avait eu de la difficulté dans les gammes supérieures, il a pu, en doublant d'effort, monter quelques octaves arrachant les applaudissements et des cris à son auditoire», rapportait The Gazette de l’époque.
Salim Halali sauvé de la déportation par le recteur de la mosquée de Paris
« Certains écartent Salim Halali de la liste des excellents chanteurs algériens simplement parce qu'il est juif et surtout parce qu'ils sont cons», tranche Kamal Almi alias Moh Kam, ancien journaliste à Alger qui vit actuellement au Canada.
Salim Halali de son vrai nom Simon Halali est né à Annaba (Algérie) en 1920 dans une famille juive originaire de Souk Ahras, ville natale de Saint-Augustin. À 17 ans, il part en France à Paris. Le succès ne tarde pas à venir dans clubs de flamenco.
En 1949, il s’installe à Casablanca, au Marco, et c’est le début de la période du cabaret Le Coq d’or. Il rentre définitivement en France en 1960.
« C’est un grand artiste algérien qui a fait connaitre et voyager le patrimoine musical algérien dans le monde entier », explique Sara Nacer fondatrice de SN production.
« Son existence et son talent n’auraient pas vu le jour sans l’intervention du premier grand recteur de la Mosquée de Paris, Kaddour Benghabrit, qui dissimula ses origines juives et le fit passer pour musulman durant les années d’occupation allemande, puis l’engagea comme chanteur au Café Maure de la mosquée », rappellent aussi les organisateurs. Cet épisode déterminant dans la vie de l’artiste est raconté dans le film Les hommes libres de Ismail Ferroukhi sorti en 2011. Salim Halali meurt à Cannes en juin 2005 à l’âge de 85 ans.



Plus d’info: http://festivalarabe.com/.



[Source : www.huffingtonpost.ca]

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