Pour les personnes trans, changer de genre signifie aussi souvent changer de nom. Une démarche pas nécessairement évidente pour les auteurs, dont la production passée rappelle sans cesse leur ancienne identité. Pour pallier ce problème, la revue scientifique Cell a décidé de mettre en place des procédures inclusives — un choix qui ouvre de nouvelles perspectives.
Écrit par Gariépy Raphaël
La revue scientifique américaine Cell a récemment dû faire face à une problématique d’un nouveau genre. Un de leur collaborateur a demandé quelle était la politique à appliquer si un chercheur et auteur régulier du journal transitionnait ? Les travaux de cette personne seraient-ils proposés sous deux noms différents, ou bien la revue reviendrait sur les anciennes publications pour les adapter au nouveau patronyme ?
Habituellement Cell se contentait de mettre un erratum au nom de l’auteur en cas de coquille ou d’erreur lors de la publication. Mais ici la question s’avère plus complexe : comme le souligne The Scientist, en soi le magazine n’a pas à revenir sur le nom, car à ce moment-là aucune erreur n’a été commise.
Afin de résoudre ce problème de la meilleure des façons, le rédacteur en chef du journal, John Pham a contacté la climatologue à la School of the Art Institute de Chicago Mika Tosca, qui a effectué sa transition il y a quelques années. Signant ses articles avec ses initiales, la scientifique n’a personnellement pas eu de problème, mais elle affirme que permettre aux auteurs de changer leur nom au sein de leurs travaux précédents est un moyen crucial pour les revues de soutenir les chercheurs trans.
Cell a alors décidé de mettre en place un dispositif spécifique et déclare que si un scientifique le demande, « la revue publiera une correction et travaillera avec l’auteur pour s’assurer qu’il est à l’aise avec son libellé ».
Habituellement Cell se contentait de mettre un erratum au nom de l’auteur en cas de coquille ou d’erreur lors de la publication. Mais ici la question s’avère plus complexe : comme le souligne The Scientist, en soi le magazine n’a pas à revenir sur le nom, car à ce moment-là aucune erreur n’a été commise.
Afin de résoudre ce problème de la meilleure des façons, le rédacteur en chef du journal, John Pham a contacté la climatologue à la School of the Art Institute de Chicago Mika Tosca, qui a effectué sa transition il y a quelques années. Signant ses articles avec ses initiales, la scientifique n’a personnellement pas eu de problème, mais elle affirme que permettre aux auteurs de changer leur nom au sein de leurs travaux précédents est un moyen crucial pour les revues de soutenir les chercheurs trans.
Cell a alors décidé de mettre en place un dispositif spécifique et déclare que si un scientifique le demande, « la revue publiera une correction et travaillera avec l’auteur pour s’assurer qu’il est à l’aise avec son libellé ».
Un détail qui n’en est pas un
Les changements de nom dans l’édition sont légion et jamais complètement anodins. Longtemps, les femmes ont choisi un pseudonyme masculin pour simplement avoir le droit de publier un ouvrage. Aujourd’hui encore certains écrivains changent leur identité pour être surs d’attirer le bon public et mieux vendre.
Autre cas, ces hommes qui écrivent des romances et qui font le choix d'adopter un patronyme féminin en prenant la plume. D’autres usent de méthodes plus mercantiles comme Joanne Rowling qui avait décidé, sur les conseils de son éditeur, de prendre les initiales JK : de la sorte, elle pouvait entretenir une confusion... avec la créatrice d’Harry Potter.
Autre cas, ces hommes qui écrivent des romances et qui font le choix d'adopter un patronyme féminin en prenant la plume. D’autres usent de méthodes plus mercantiles comme Joanne Rowling qui avait décidé, sur les conseils de son éditeur, de prendre les initiales JK : de la sorte, elle pouvait entretenir une confusion... avec la créatrice d’Harry Potter.
Concernant le cas des auteurs/chercheurs trans, avoir un travail affilié à deux patronymes est parfois handicapant. Ainsi si le CV d’un scientifique comprend toutes ses publications d’avant et d'après sa transition, cela l’identifie directement en tant que transgenre, ce qui entrainerait de possibles discriminations.
Mais comme le note Savannah Garmon, physicienne à l’Université de la préfecture d’Osaka s’il ne propose que leurs publications signées de leur nouveau patronyme, il se retrouve parfois avec une carrière amputée d’une bonne partie du travail réalisé. Le nom fait partie de l’identité du chercheur, sa transition ne peut être complètement accomplie si professionnellement il ou elle est connu(e) sous une autre identité.
Certains scientifiques se sont inquiétés du fait que cette politique mise en place par Cell puisse contrevenir au « caractère sacré du dossier historique ». Pour sortir de l'impasse, il a été suggéré que les revues puissent conserver des enregistrements de la publication originale pour les avoir sous la main, en cas de problèmes juridiques concernant la propriété intellectuelle par exemple.
[Photo : Names CC BY-ND 2.0 - source : www.actualitte.com]
Mais comme le note Savannah Garmon, physicienne à l’Université de la préfecture d’Osaka s’il ne propose que leurs publications signées de leur nouveau patronyme, il se retrouve parfois avec une carrière amputée d’une bonne partie du travail réalisé. Le nom fait partie de l’identité du chercheur, sa transition ne peut être complètement accomplie si professionnellement il ou elle est connu(e) sous une autre identité.
Certains scientifiques se sont inquiétés du fait que cette politique mise en place par Cell puisse contrevenir au « caractère sacré du dossier historique ». Pour sortir de l'impasse, il a été suggéré que les revues puissent conserver des enregistrements de la publication originale pour les avoir sous la main, en cas de problèmes juridiques concernant la propriété intellectuelle par exemple.
[Photo : Names CC BY-ND 2.0 - source : www.actualitte.com]
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