sexta-feira, 10 de agosto de 2018

Rue des Rosiers. Le Marais juif, 1974-1975. Photographies d’Alécio de Andrade

Le MAHJ a présenté l’exposition éponyme. Le regard tendre, et en noir et blanc, du photographe brésilien Alécio de Andrade (1938-2003), dans les années 1970, sur un quartier juif niché dans le Pletzl, le Marais Juif, centre historique de Paris. "À la riche période médiévale succède une interruption après l’expulsion de 1394. Les Juifs ne seront véritablement de retour à Paris qu’au XVIIIe siècle, et leur présence s’épanouira aux XIXe et XXe siècles, avec, en contrepoint, les années noires : 1940-1944.  Un tableau d’ombre et de lumière". Le 9 août 2018, à 13 h, devant l'ancien restaurant Goldenberg, à l'appel notamment du BNVCA (Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme), a eu lieu un rassemblement pour  commémorer l'attentat rue des Rosiers, pour "rendre hommage aux victimes de l’attentat commis rue des Rosiers par des terroristes palestiniens". 



Publié par Véronique Chemla

Le photographe Alécio de Andrade  naît en 1938 à Rio de Janeiro (Brésil).

Il y étudie le droit (1957-1959).

Puis il publie de 1960 à 1963 des poèmes dans des suppléments littéraires de journaux brésiliens. 

Ce qui lui vaut le prix de poésie de la « Primeira Semana de Arte Contemporânea da Universidade Católica do Rio de Janeiro » décerné par les poètes Vinicius de Moraes et Cecília Meireles à Rio de Janeiro en 1961.

Dès 1961, Alécio de Andrade s’oriente vers la photographie, et sa première exposition personnelle sur l’enfance, à la suite d’une commande du ministère brésilien de l’Éducation et de la Culture, en 1963 est montrée au Brésil, puis en Europe - Itinerário da Infância - en 1964.

Il obtient alors une bourse de la France pour étudier à Paris à l’IDHEC (Institut des hautes études cinématographiques), ancêtre de la FEMIS  (École nationale supérieure des métiers de l’image et du son).

Il se fixe à Paris en 1964 comme photographe professionnel. 

De 1965 à 2002, ce reporter de presse, correspondant à Paris de l’hebdomadaire brésilien Manchete (1966-1973) et membre associé de l’agence Magnum-Photos (1970-1976), effectue de « nombreux reportages-photo dans le monde entier ».

Ses photographies sont publiées dans Géo, Le Nouvel Observateur, Elle, Le Figaro Madame, Lui, Marie-Claire, Options, Peuple et Culture, Photo, Réalités ; American Photographer, Fortune, Newsweek (Etats-Unis) ; Nuova Fotografia, Progresso Fotografico (Italie) ; Stern (Allemagne), Fatos e Fotos, Isto É, Jornal do Brasil, Veja (Brésil).

Ce poète, pianiste, ami des écrivains et des musiciens est l’auteur de Alécio de Andrade - Fotografias, « O Que Alécio Vê », poème de Carlos Drummond de Andrade (1902-1987) (Ministério de Educação e Cultura, Rio de Janeiro, 1979), Paris ou la vocation de l’image, essai de Julio Cortázar (RotoVision, Genève, 1981), Enfances sur un texte de Françoise Dolto (Seuil, 1986) et Le Louvre et ses visiteurs préfacé par Edgar Morin (Le Passage, 2009).

Alécio de Andrade réalise aussi des portraits d’Albert Brendel pour des couvertures de disques Philips (1986-1993) et de Sviatoslav Richter lors de ses 80 ans pour un coffret de 21 CD, Sviatoslav Richter - The Authorised Recordings (Philips, 1994).

Il décède le 6 août 2003 à Paris.
Un quartier juif emblématiqueLa rue des Rosiers parcourt sur 303 m de long et d’Est en Ouest le Marais juif, plus précisément le quartier Saint-Gervais.

Au Moyen-âge, vers le XIIIe siècle, la rue des Rosiers s’étirait en forme d’équerre : débutant rue du Roi-de-Sicile, elle serpentait dans l’actuelle rue Ferdinand-Duval, puis s’incurvait à 90° vers la rue Vieille-du-Temple. Au XVe siècle, l’actuelle rue Ferdinand Duval est dénommée rue de la Juiverie, puis prend son appellation contemporaine en 1900, lors de l’Affaire Dreyfus.

À Paris, la présence juive a varié au fil des politiques royales d’accueil, puis d’expulsion des Juifs.

Situé dans les IVe et IIIe arrondissement de Paris, « surnommé autrefois par ses habitants le Pletzl – la « petite place » en yiddish – le quartier juif du Marais est depuis la fin du XIXe siècle le quartier traditionnel des Juifs d’Europe centrale et orientale » ayant fui les persécutions antisémites des empires austro-hongrois et russe. Une rue animée évoquée dans les chansons Rue des rosiers interprétées par Pia Columbo et Régine. 

Quelques jalons : au n°4, se trouvait le « hammam sauna piscine Saint-Paul » construit en 1863 et bénéficiant d’une eau de source ; au n°4 bis, une école privée juive de travail fondée en 1852 et affiliée en 1957 à l’ORT (Organisation Reconstruction Travail), organisation juive de formation professionnelle.

Les rafles, la déportation et la Shoah dépeuplent ce quartier d’une partie de ses Juifs.

Des faits décrits par les témoignages recueillis par Alain Vincenot dans Les larmes de la rue des Rosiers  et soulignés en 2005, « dans le cadre du 60e anniversaire du retour en France des rescapés juifs et non juifs des camps de la mort nazis », par l’exposition Du refuge au piège : les juifs dans le Marais.

Dans les années 1950 et 1960, affluent dans ce quartier populaire, situé au centre de la capitale, les Juifs contraints de quitter l’Afrique du Nord lors de l'indépendance de pays majoritairement musulmans.

Alécio de Andrade photographie le Marais en 1974 et 1975, avant de s’installer » en 1982 rue des Rosiers.

Des années charnières, avant les transformations urbanistiques, culturelles et sociales ayant transformé ce quartier : inauguration du Centre Beaubourg-Pompidou en 1977, puis de l’Opéra Bastille en 1989, tous deux reliés par une artère touristique, commerces d’alimentation et célèbre hammam sauna Saint-Paul cédant la place aux boutiques de mode, départ de familles juives – souvent la deuxième génération - pour des quartiers bourgeois ou des banlieues parisiennes, multiplication des bars et lieux gays, implantation des Bobos, mutations  dans les années 2000 de la rue des Rosiers en une rue bourgeoise, et piétonne le dimanche, à l’initiative  de Bertrand Delanoë, maire socialiste de Paris, et Dominique Bertinotti, maire socialiste du IVe arrondissement de Paris, rue des Rosiers envahie par les magasins de vêtements et ceux de falafels, etc.

Attentat terroriste islamiste palestinien
Ce milieu des années 1970 correspond à la décennie précédant l’attentat terroriste antisémite palestinien visant, le 9 août 1982, vers 13 h, le restaurant Goldenberg spécialisé dans la gastronomie juive surtout ashkénaze, à l’angle de la rue des Rosiers et de la rue Ferdinand Duval (75004 Paris). Une grenade avait été lancée dans ce restaurant et "avait explosé au milieu d’une cinquantaine de clients. Deux tueurs étaient ensuite entrés, ouvrant le feu. Composé de trois à cinq hommes armés, selon une source proche du dossier, le commando avait ensuite remonté la rue, vidant en direction des passants les chargeurs de leurs pistolets-mitrailleurs WZ-63, de fabrication polonaise. Une opération attribuée à un groupe palestinien dissident de l’OLP, le Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d’Abou Nidal, mort en 2002 dans des circonstances mystérieuses". Bilan : six morts et vingt-deux blessés.

Vingt-deux mois après l’attentat (3 octobre 1980) contre la synagogue parisienne rue Copernic (75016), quelques jours après le déclenchement de l’opération militaire israélienne Paix en Galilée (Mivtsa Shalom LaGalil) le 6 juin 1982, l’atmosphère est tendue quand le président de la République, alors François Mitterrand, se rend sur les lieux de cet attentat. Lors d’un rassemblement spontané, il est hué : « François Mitterrand complice », « Journalistes assassins »… Vers 20 h, à la synagogue rue Pavée (75004) près de la rue des Rosiers, le président arborant un feutre noir assiste avec Gaston Deferre, alors ministre de l’Intérieur chargé des Cultes, qui porte la kippa, à un office de prières à la mémoire des victimes. Vers 20h40, tous deux sortent de la synagogue. Tandis que des manifestants contenus par les policiers scandent : « Mitterrand assassin », « Mitterrand trahison », le président Mitterrand déclare impavide : « J’ai toujours été et je suis l'ami de la communauté juive de France, je suis venu m'associer à sa douleur comme je l’ai toujours fait. Aujourd’hui, un nouvel attentat, attentat commis par des lâches, vient d’ensanglanter cette communauté. Comme vous le faites, vous-même, je m’incline devant les victimes. Je dis que ce fanatisme-là, comme tous les fanatismes, me trouvera devant lui ».


En 2011, le juge d’instruction français Marc Trévidic prouve que le Fatah-Conseil révolutionnaire d'Abou Nidal est responsable de cet attentat.

Cet attentat est représenté par Alexandre Arcady dans son film L’Union sacrée, avec Patrick Bruel et Richard Berry.

Lors de la vente du restaurant transformé en magasins de vêtements, la plaque à la mémoire des victimes de cet attentat avait disparu.

À la demande d’associations, une nouvelle plaque a été fixée par la Mairie de Paris le 29 juin 2011.

Fin février 2015, le juge Marc Trévidic a lancé des mandats d'arrêts internationaux contre Walid Abdulrahman Abou Zayed, alias « Souhail Othman », 56 ans, Mahmoud Khader Abed Adra, alias « Hicham Harb », 60 ans, et Mohamed Souhair al-Abassi, alias Amjad Atta, 64 ans, vivant respectivement en Norvège, à Ramallah et en Jordanie. Ces trois individus sont suspectés d'être les auteurs de l'attentat contre le restaurant juif de Jo Goldenberg de la rue des Rosiers, qui a fait six morts et 22 blessés le 9 août 1982 au cœur du Marais juif. Ils ont "été identifiés après le recueil de nouveaux témoignages dans le cadre de l’information judiciaire qui avait été ouverte à l’époque, aujourd’hui confiée au juge antiterroriste Marc Trévidic".

Le 1er juin 2015, Zouhair Mouhamad Hassan Khalid Al-Abassi, âgé de 62 ans, a été arrêté en Jordanie. Il a été libéré. "Selon des responsables jordaniens, il fait cependant l’objet d’une interdiction de quitter le territoire".

Surnommé « Amjad Atta », cet individu est soupçonné d'être l'un des instigateurs de cet attentat, non revendiqué, mais "attribué par la justice française au groupe palestinien radical Fatah-Conseil révolutionnaire, dit groupe « Abou Nidal ». Un mouvement dissident de l’Organisation de libération de la Palestine à l’origine de plusieurs attentats terroristes dans les années 1970 et 1980
".

Outre Zouhair Mouhamad Hassan Khalid Al-Abassi, "Walid Abdulrahman Abou Zayed, 56 ans, qui vit en Norvège, et Mahmoud Khader Abed Adra, 59 ans, sont visés par des mandats d’arrêt. En mars, Marc Trevidic avait assuré aux avocats des victimes que, « selon toute vraisemblance, il y aurait un procès », et invité toute victime « qui ne se serait pas manifestée à le faire auprès de lui ». Dans cette perspective, le scénario d’une demande d’extradition de Paris pour faire venir « Amjad Atta » sur le territoire français est envisageable. Une éventualité moins évidente pour le cas d’Abou Zayed, de nationalité norvégienne : aucune disposition dans le droit norvégien ne permet de livrer un Norvégien à un pays tiers. En d’autres termes, Oslo n’extrade pas ses citoyens et la Norvège n’aurait pas répondu à ce jour à la demande adressée par la justice française, selon un avocat des victimes cité par l’Agence France-Presse. Après l’annonce de l’arrestation de Zouhair Mouhamad Hassan Khalid Al-Abassi, Me David Père, avocat de l’Association française des victimes de terrorisme (AFVT) et de proches de victimes, s’est félicité d’une « avancée majeure, parce que cela veut dire que quelqu’un sera présent dans le box lors du procès ». « Mais cela souligne l’inaction des deux autres États dans lesquels résident les deux autres suspects, l’Autorité palestinienne et la Norvège ».

Le 25 août 2015, RTL a indiqué que le juge anti-terroriste Marc Trévidic a lancé un quatrième mandat d'arrêt international le 4 août 2015. Il viserait  Nizar Tawfiq Mussa Hamada, "né en Cisjordanie", âgé de 54 ans, et résidant à Amman (Jordanie). Cet individu est accusé d’avoir participé à l’attentat, commis par quatre ou cinq terroristes, avec une grenade et des pistolets-mitrailleurs "WZ-63", tuant six personnes et en blessant vingt-deux, dans et près du restaurant Jo Goldenberg, rue des Rosiers, le 9 août 1982. Il a été arrêté en Jordanie. Membre du groupe terroriste palestinien Abou Nidal", Nizar Tawfiq Mussa Hamada a été reconnu sur photographie.

De 1980 à 1983, il vivait en Espagne, et fournissait en particulier les armes pour les "opérations spéciales" de l'organisation terroriste. Il "serait également impliqué dans l’assassinat d'Issam Sartaoui, numéro deux de l’OLP, à Lisbonne (Portugal), en avril 1983, ainsi que dans une tentative d’attentat à l’hôtel Intercontinental d’Amman, en Jordanie". En 1984, son "rôle dans une tentative d'attentat sur l'hôtel Intercontinental d'Amman, en Jordanie, lui aurait valu de passer plusieurs années en prison. "Marié depuis quinze ans, Hamada aurait travaillé au sein du programme des Nations unies pour le développement. C'est, en tout cas, ce qu'il indique sur sa page Facebook, nizal.hamada.9".

Dans le  cadre de l'instruction menée sur cet attentat, trois autres individus sont visés par des mandats d'arrêt internationaux. "Zouhair Mouhamad Hassan Khalid Al-Abass, alias Amjad Atta, suspecté d'être le cerveau de l'opération, a été arrêté en Jordanie en juin 2015. Une procédure d'extradition, réclamée par la France, est en cours. Walid Abdulrahman Abou Zayed, qui vit en Norvège, et Mahmoud Khader Adra, en Cisjordanie, sont eux toujours libres".

La Jordanie n'a pas réagi à ce quatrième mandat d’arrêt international. Extradera-t-elle ce suspect si la France lance la procédure idoine ?

L’extradition "du cerveau présumé de l’attentat, Souhair Mouhamed Hassan Khalid Al-Abassi, alias « Amjad Atta », demandée au début de juin par la France à la Jordanie, s’avère déjà incertaine. « D’habitude, la Jordanie ne remet pas ses citoyens aux pays qui demandent leur extradition, même s’il existe un accord. Dans ce cas, ils sont jugés dans les tribunaux jordaniens spécialisés », a ainsi déclaré à l’AFP une source proche du dossier... L’homme de 62 ans, d’origine palestinienne, a comparu au début de juin, sans avocat, devant un juge spécialiste des affaires d’extradition, qui a décidé de confisquer son passeport et a ordonné sa libération sous caution, en attendant d’examiner la demande d’extradition. Il avait été interpellé à Zarqa, localité proche de la capitale jordanienne, qui abrite un des plus importants camps de réfugiés palestiniens en Jordanie, selon des sources au sein des services de sécurité, et qui est la ville d’origine du défunt chef d’Al-Qaida en Irak, Abou Moussab Al- Zarqaoui".

Le 9 septembre 2015, interviewé par Clément Weill-Raynal pour France Télévisions, Nizar Tawfiq Mussa Hamada a exprimé sa fierté d'avoir été membre du groupe Abou Nidal, et a nié toute implication dans l'attentat de la rue des Rosiers. Il a refusé de répondre à la justice française, mais a accepté de répondre à la justice jordanienne.

Le 10 février 2016, la justice jordanienne a annoncé qu'elle rejetait l'extradition de deux suspects : Souhair Mouhamed Hassan Khalid al-Abassi, alias « Amjad Atta », et Nizar Tawfiq Mussa Hamada. "Instigateur présumé de l'attaque. Souhair Mouhamed Hassan Khalid al-Abassi, alias « Amjad Atta », ne rejoindra donc pas la France pour être jugé, puisqu'un accord entre la France et la Jordanie n'était pas entré en vigueur au moment de la comparution du suspect devant la justice jordanienne. Ce Jordanien d'origine palestinienne a été arrêté le 1er juin dernier en Jordanie puis libéré sous caution. Identifié en février 2015, il faisait l'objet d'un mandat d'arrêt international. La Jordanie ne remettra pas non plus un deuxième suspect recherché par la justice française, Nizar Tawfiq Mussa Hamada, en raison du dépassement du délai de prescription pour les faits qui lui sont reprochés".

"Selon des responsables jordaniens, il fait cependant l’objet d’une interdiction de quitter le territoire". Le 11 février 2016, le  procureur général d'Amman (Jordanie) a annoncé avoir interjeté appel des rejets de l'extradition de ces deux suspects vers la France. Dans une déclaration à l'agence officielle Petra, le procureur général, Zyad al-Dhoumour, a indiqué que ces décisions rendues par une juridiction de "premier degré" n'étaient "pas définitives". Un recours en appel puis en cassation est possible, a ajouté le juge al-Dhoumour, précisant avoir déjà contesté les deux décisions devant la Cour d'appel d'Amman. La justice française avait émis en 2015 quatre mandats d'arrêts internationaux contre des membres présumés du commando. La Jordanie n'accepte que très rarement d'extrader ses citoyens vers d'autres pays. La justice française recherche deux autres membres présumés du commando, Mahmoud Khader Abed Adra, alias "Hicham Harb", 59 ans, qui vit aujourd'hui en Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par Israël, et Walid Abdulrahman Abou Zayed, alias "Souhail Othman", 56 ans, qui vit en Norvège.

Le 9 août 2018, à 13 h, devant l'ancien restaurant Goldenberg, à l'appel notamment du BNVCA (Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme), a eu lieu un rassemblement pour  commémorer l'attentat rue des Rosiers, pour "rendre hommage aux victimes de l’Attentat commis rue des Rosiers par des terroristes palestiniens". Le BNVCA a rappelé "que son président Sammy Ghozlan, alors en mission exceptionnelle nommé par le Premier Ministre, Pierre Mauroy, était au cœur de cette affaire. Nous déplorons que les auteurs de ce massacre, qui avait fait 6 morts et 22 blessés à Paris, le 9 août 1982, n’ont jamais été arrêtés et que l’un d’entre eux identifié est encore en liberté".


Un monde révolu

L’exposition a présenté soixante-cinq photographies originales d’Alécio de Andrade acquises par le MAHJ en 2012, en dialogue avec d’anciennes images du Pletzl.

En noir et blanc, les photographies d’Alécio de Andrade de « la vie quotidienne des habitants de la rue des Rosiers et de ses alentours offrent un témoignage émouvant sur un quartier populaire alors encore très authentique ».

Son « témoignage sur le Pletzl, le quartier traditionnel des Juifs ashkénazes depuis la fin du XIXe siècle, et sur la vie quotidienne des habitants, est un regard spontané sur le petit peuple de la rue empreint de tendresse et de poésie. Le photographe sait saisir des regards, des sourires d’enfants ou d’adultes et capter le détail qui fait l’humanité du moment. Son évocation d’un temps révolu nous révèle la vie de cet emblématique quartier, alors encore authentique et populaire, aujourd’hui profondément transformé par le tourisme de masse et les enseignes internationales (à l’exception de quelques sites préservés comme la synagogue de la rue Pavée due à Hector Guimard, ou la pâtisserie Finkelsztajn). On y retrouve notamment le fameux restaurant Jo Goldenberg, victime d’un attentat en 1982, ainsi que des petits commerces de proximité ».

Le 28 février 2014, la charcuterie cacher Panzer a cessé son activité dans sa boutique du 26 rue des Rosiers (75004 Paris) ouverte en 1978. En avril 2014, elle s'installa au 36 avenue Paul-Doumer (75016 Paris).

Le 5 juillet 2014, a été inauguré un jardin situé au cœur du Pletzl et appelé Joseph Migneret, du nom de cet  "instituteur puis directeur de l'école communale de la rue des Hospitaliers Saint-Gervais dont les élèves étaient majoritairement Juifs quand la France fut occupée par l'Allemagne. Ce jardin est situé face à la plaque qui rappelle" l'attentat antisémite contre le restaurant Goldenberg en 1982. Cet "espace vert qui réunira les enfants du quartier honore à travers Joseph Migneret tous ceux qui ont tendu la main aux Juifs persécutés. Le Statut des Juifs fut promulgué en octobre 1940 et les enfants juifs de même que les adultes portèrent l'infamante étoile jaune. Joseph Migneret fut reconnu Juste des Nations pour avoir sauvé des enfants juifs et leurs familles de la déportation. Milo Adoner, qui fut son élève était présent à l'inauguration, en rappelant que notre cher professeur Ady Steg fut caché par Joseph Migneret. Henry Bulawko dans son jeune âge avait, lui aussi, fréquenté cet établissement scolaire. En présence des anciennes ministres Dominique Bertinotti et Catherine Lalumière, ont pris la parole la maire de Paris, Anne Hidalgo, et le maire du IVe, Christophe Girard".

Dans le cadre du "réseau « Marais culture + », le Musée d'art et d'histoire du Judaïsme  (MAHJ) a mis en lumière la richesse historique et patrimoniale du Marais et démultiplié les liens entre les musées et institutions culturelles du quartier, véritable concentré de culture !" (11-21 septembre 2014).

Le  MAHJ a organisé les 18 novembre 2014 à 15 h et 27 janvier 2015 à 15 h "une promenade dans le cœur historique de Paris, les 12 mars, 19 mai et 2 juillet 2015 à 15 h "une promenade dans le cœur historique de Paris avec Elisabeth Kurztag, sur les traces de la présence juive médiévale et de sa renaissance à partir du XIXe siècle.  À la riche période médiévale succède une interruption après l’expulsion de 1394. Les juifs ne seront véritablement de retour à Paris qu’au XVIIIe siècle, et leur présence s’épanouira aux XIXe et XXe siècles, avec, en contrepoint, les années noires : 1940-1944. Un tableau d’ombre et de lumière".

Le 7 juillet 2016,  à 15 h, le Musée d'art et d'histoire du Judaïsme (MAHJ) proposa Le Marais juif nostalgique avec Élisabeth Kurztag, conférencière. "Une promenade nostalgique dans le cœur historique de Paris, sur les traces d’une présence juive en constante évolution depuis le XVIIIe siècle".

Le 30 novembre 2017, de 11h30 à 13h30, le 
MAHJ a organisé la promenade Saveurs du Marais, par Elisabeth Kurztag, conférencière du MAHJ. "En dégustant hareng ou boutargue, les participants discuteront traditions culinaires, histoire des habitants juifs – souvent immigrés – et cuisine de rue. Rendez-vous au 1 bis, rue des Hospitalières-Saint-Gervais (métro Saint-Paul). Il est conseillé d’apporter une petite bouteille d’eau. La promenade est maintenue en cas d’intempérie. Les commandes de mets pour la dégustation sont passées la veille de la promenade".

   
Visite guidée par le Musée d'art et d'histoire du Judaïsme dans le Marais juif les 18 mars, 29 avril et 8 juillet 2014, 27 janvier 2015 à 15 h
Jusqu’au 6 octobre 2013
Au Musée d'art et d'histoire du Judaïsme
Hôtel de Saint-Aignan
71, rue du Temple. 75003 Paris
Du lundi au vendredi de 11 h à 18 h et le dimanche de 10 h à 18 h.
Tél. : 01 53 01 86 65

Visuels : © Alecio de Andrade, ADAGP, Paris, 2013
Synagogue, “Temple nord-africain”, 18, rue des Ecouffes, 1974

Simone Veil lors du 30e anniversaire de la libération d'Auschwitz, à la synagogue de la Victoire
27 janvier 1975

Restaurant Goldenberg
Célébration d'un mariage par le rabbin Charles Liché, synagogue de la place des Vosges, 1974

Le Marais juif
©Mahj


[Source : www.veroniquechemla.info]

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