terça-feira, 16 de janeiro de 2018

« Les Yatzkan » par Anna-Célia Kendall-Yatzkan

Arte rediffusera le 16 janvier à 2 h 35 « Les Yatzkan » (Die Familie Yatzkan) par Anna-Célia Kendall-Yatzkan (2012). « De Paris au Yiddishland, entre Pologne et Lituanie, la réalisatrice renoue les fils de sa famille dispersée par la Shoah, en un cheminement aussi poignant qu'espiègle » remontant vers la presse yiddish avant la Deuxième Guerre mondiale, en particulier Haynt, journal populaire sioniste fondé par son grand-père maternel Shmuel Yankev Yatskan



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« À la mort de ma mère, je me retrouve dépositaire d’une centaine de cartons remplis de documents apparemment sans valeur. Photos de parfaits inconnus, lettres illisibles, tickets de tiercé et facturettes de monoprix, un piano délabré… C’est de ces « restes » que surgit l’histoire de ma mère et de sa famille. Une évocation de leur périple dans une Europe du vingtième siècle à feu et à sang, depuis les confins de la Lituanie jusqu'à Paris : la grande Histoire vue par le prisme de la petite et la découverte de la figure de celui qui fut non seulement mon grand-père mais encore magnat de la presse yiddish d'avant guerre. Jusqu’à ce que je trouve enfin que faire de l'encombrant piano », explique Anna-Célia Kendall-Yatzkan, réalisatrice des Yatzkandocumentaire Lauréat de la Bourse « Brouillon d’un rêve » de la Scam.

« Élevée par une mère fantasque à l'incurable accent yiddish, la réalisatrice découvre après le décès de celle-ci, dans un fatras d'archives, petits billets et souvenirs, les fragments d'une histoire familiale qui ne lui a jamais été racontée. Son grand-père maternel, dont elle apprend en même temps le patronyme, Yatzkan, fonda en 1906, puis dirigea jusqu'à sa mort, en 1936, un grand quotidien populaire en yiddish, Haynt  (« Aujourd'hui »), véritable miroir d’une culture engloutie par la Shoah, dont le siège fut un temps polonais ».

Ancien élève de yeshiva, Shmuel Yankev Yatskan (1874-1936) fonda Haynt avec des éditeurs associés, les frères Noyekh et Nekhemye Finkelshteyn. Il en fut le rédacteur en chef. Il eut l’idée de ce quotidien en yiddish publié à Varsovie de 1908 à 1939 en observant le succès du quotidien populaire, et peu coûteux, Idishes tageblat (1906–1910) qu’il avait lancé.

Avec Der Moment (Le Moment, 1910-1939), Haynt est l’un des deux journaux marquants de la presse en yiddish d’Europe centrale, notamment polonaise. De huit à dix pages en semaine, ce journal s’étoffe pour son édition du chabbat et des fêtes juives. Les raisons du succès de Haynt ? De bonnes plumes - Chalom Aleichem, qui y publia son roman Der Blotiker Shpas (La plaisanterie sanglante), Lettres de Menachem Mendel, I.L. Peretz, Hillel Zeitlin, David Frishman, Sholem Asch et H.D. Nomberg -, la couverture d’une actualité large – pages culturelles, dédiées à la femme, consacrées à la santé - en suivant les évolutions de la Pologne indépendante et reflétant les aléas de la condition juive, les romans feuilletons à sensation, les « Shondromanen » (romans à l’eau de rose), son sionisme. Le lectorat : des juifs orthodoxes à ceux laïcs. Les ressources provenaient des ventes, des abonnements et des annonces. Face à la crise économique, la journal se constitue en coopérative dénommée Alt-nay. L’éclatement de la Seconde Guerre mondiale fait éclater l’équipe du journal dont une partie tenta de fuir les bombardements nazis et les persécutions antisémites, suit les routes de l’exode, ou est décimée par la Shoah.

Grâce à un projet de l’université de Tel Aviv et de l’Israel National Library, la collection de ce journal est publiée sur le site de la Jewish Historical Press.

« Entre pianotages sur Internet, retrouvailles émues avec des cousins d'Amérique inconnus et voyage dans les plaines enneigées qui virent naître les siens, Anna-Célia Kendall-Yatzkan reconstitue peu à peu dans ce film « la ligne brisée » de son ascendance maternelle, retraçant les derniers pas de ses ancêtres assassinés ». 

« Mais cette « enquête de mémoire » à la première personne du singulier, dans laquelle elle se met en scène avec autant de malice que de sérieux, est aussi un chemin vers l'apaisement : un tribut solennel – mais non dénué d'espièglerie – aux disparus, pour tenir en respect l'oubli et le déni ».




 « Les Yatzkan » par Anna-Célia Kendall-Yatzkan
Idéale Audience  - ARTE France « La Lucarne », avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, avec le soutien de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, la Région Ile-de-France, la Procirep Angoa – société des producteurs et la participation du CNC – Aide à la réécriture et Cosip 2012, 75 min

Sur Arte le 3 novembre 2015 à 0 h 35, le 16 janvier 2018 à 2 h 35 
Les Yatzkan d'Anna-Célia Kendall-Yatzkan


Au Mémorial de la Shoah le dimanche 29 novembre 2015 à 16 h 30, dans le cadre du Mois du film documentaire. " Que faire des dessins de ma mère, de son piano déglingué, de ses mille petits papiers ?", s’interroge la réalisatrice. Du fond d’un carton où elle découvre une note sur les hauts faits de Yatzkan, son grand-père, débute une aventure, qui la mène sur ses traces, depuis le Yiddishland lituanien du XIXe siècle jusqu’à Paris.

En présence de la réalisatrice, de Jérôme Prieur, écrivain, réalisateur (sous réserve), Lydia Flem, écrivaine, psychanalyste et photographe, Doris Bloom, plasticienne et Harold Halpern.


Visuels :

© Courtesy Musée Ethnographique de Cracovie/Michal Greim
© ACKY
© Idéale Audience/Hélène Le Coeur
© ACKY
© National Library of Israel
© Idéale Audience/Hélène Le Coeur



Les citations sont extraites d'Arte, d'Idéale Audience et de la Scam. Cet article a été publié le 2 novembre 2015.


[Source : www.veroniquechemla.info]

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