sexta-feira, 12 de setembro de 2014

Québec : Dany Laferrière veut "continuer le combat" pour le prix unique

Le discours de réception de l'académicien Dany Laferrière, au printemps 2015 

Élu à l'Académie française en 2013, Dany Laferrière ouvrait aujourd'hui le Livre sur la Place, manifestation littéraire organisée par la Ville de Nancy. L'occasion de revenir avec l'académicien — qui n'a pas encore siégé — sur son entrée dans le cénacle de la littérature française, mais aussi d'évoquer le prix unique du livre au Québec, un sujet sur lequel il s'est beaucoup investi l'année passée. 

Dany Laferrière, au Livre sur la Place 2014 
La question va évidemment être sur toutes les lèvres : comment Dany Laferrière a-t-il vécu ses premiers mois à l'Académie ? Mais la réponse est inattendue : « Pour que l'élection soit pleinement valide, il faut attendre le discours de réception, qui se fera probablement au printemps 2015. Et puis, il y a un petit temps pendant lequel on se contente d'observer comme tout cela fonctionne. C'est une institution qui prend son temps, et c'est aussi ce que j'aime », explique l'auteur, interrogé par ActuaLitté.

Dany Laferrière, né à Port-au-Prince, a toutefois senti toute la portée de son élection : « Ce que j'ai vécu, avec les lecteurs, en Haïti, à Montréal ou en France, est magnifique. L'élection a été reçue avec joie, parce qu'il s'agit d'un moment historique », explique-t-il. Pas pour sa personne, ajoute-t-il, « mais parce que c'est la première fois qu'un Afro-Caribéen, qu'un Québécois, qu'un Nord-Américain est élu ».

Évidemment, son élection laisse aussi espérer un accent plus fort mis sur les œuvres francophones, peu importe leur provenance. « Le Président de la République française a dit que ce n'était pas l'Académie de la France, mais celle de la langue française, ce qui semble dire qu'elle s'ouvrira plus aux territoires francophones. Mais c'est aux Académiciens de décider, et de voter. »

Outre l'Académie, Dany Laferrière s'était également fait remarquer en 2013 pour son engagement en faveur d'un prix unique du livre au Québec. Une cause pour soutenir la librairie, qui a été mise de côté par la ministre de la Culture Hélène David, en fonction depuis le 23 avril 2014. « Il faut reprendre le combat, et faire en sorte que ce prix permette aux librairies indépendantes de respirer un peu plus, d'autant plus qu'elles ont généralement un fond plus important que les grandes surfaces, qui ne gardent que les best-sellers », souligne l'écrivain.

En pratiquant des remises massives sur les prix des livres, dès leur parution, les grandes surfaces privent les librairies indépendantes, incapables de rivaliser, d'une partie non négligeable de leurs revenus : augmenter les délais avant les remises serait une solution viable pour tous. Et les librairies, qui ferment en masse, seraient à même de poursuivre leur travail de promotion d'une autre littérature.

« Les libraires ont un sens de la littérature marathonienne, celle qui va courir le plus longtemps possible, contrairement aux best-sellers, qui sont une littérature de sprinters. Il faut laisser une chance aux livres pour qu'ils puissent respirer sur 42 kilomètres », résume Dany Laferrière. 

Écrit par Antoine Oury   

[Photo: CC BY SA 2.0 - source : www.actualitte.com]

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