Le 17 décembre 2013 s’est tenue une nouvelle audience du procès
intenté au traducteur et à l’éditeur de l’édition turque du roman
d’Apollinaire Les exploits d’un jeune Don Juan.
Le procès a débuté en 2010 quand le traducteur İsmail Yerguz et
l’éditeur İrfan Sancı de la maison d’édition ont été accusés de
contribuer à la Sel Yayınları propagation d’écrits obscènes. Après
plusieurs audiences tenues sur une période d’un an au total, le
traducteur et la maison d’édition ont été acquittés de toutes les charges.
Cependant, l’été dernier, la Cour Suprême de Turquie a
rejeté l’acquittement. La Cour a donné pour raison que le traducteur et
l’éditeur ne pouvaient être acquittés sous le prétexte que le livre en
question était un ouvrage littéraire. Le procès contre İsmail
Yerguz et İrfan Sancı a été rouvert ; traducteur et éditeur ont été
accusés d’atteinte à la morale des enfants et encourent une peine de 6 à
10 années d’emprisonnement.
A l’issue de l’audience du 17 décembre 2013, le tribunal a décidé que
les charges d’atteinte à la morale des enfants ne pouvaient être
appliquées dans ce cas. Néanmoins, le traducteur et l’éditeur n’ont pas
été acquittés pour autant de toutes les charges. Les poursuites ont été
suspendues pour une durée de trois ans. Le procès ne sera clos qu’à la
condition que dans ces trois prochaines années aucune charge similaire
ne soit portée contre aucun d’entre eux. Comparé à la première décision
de 2010, cela représente une sérieuse aggravation de la situation.
Sur son website, Sel l’éditeur
écrit que ce verdict est une tentative d’ingérence dans la politique
éditoriale de la maison. Comme PEN International et l’International
Publishers’s Association le soulignent dans leur communiqué de presse la
suspension des poursuites signifie que pendant les trois prochaines
années « l’éditeur (et le traducteur) vivent sous la menace constante
d’un emprisonnement ».
Malheureusement, ce n’est pas le premier exemple de suspension d’une
décision de justice dans des procès de publications prétendument
obscènes. L’année dernière, par exemple, La maison d’édition Sel et le
traducteur Süha Sertabiboğlu ont également été confrontés à une période
de trois ans de suspension, dans le procès concernant le roman La Machine Molle de W.S. Burroughs.
[Source : www.ceatl.eu]
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