terça-feira, 15 de janeiro de 2013

« Le cinéma n’est pas là pour raconter le réel, mais pour le transcender »

Avec Une histoire d’amour, Hélène Fillières signe un film glaçant et plein de mystères autour de l’affaire Édouard Stern. Tourné en grande partie au Luxembourg, le film a été produit par Samsa film. Trois questions à la réalisatrice dont c’est le premier film.


Benoît Poevoorde et Laetitia Casta ont dû donner beaucoup d’eux-mêmes
 pour incarner ces personnages sulfureux.
Pourquoi vous êtes-vous intéressée à ce fait divers autour de la mort d’Edouard Stern ?
« Quand je cherchais un roman à adapter, j’ai lu Sévère de Régis Jauffret, qui s’intéressait à cette affaire. J’ai toujours une attirance pour les faits divers, pour les moments où la nature humaine bascule, dérape. Ça me touche, ça me bouscule. J’ai voulu faire le portrait d’un homme (Benoît Poelvoorde) à travers ses zones d’ombres, le mystère des rapports avec sa maîtresse (Laetitia Casta). Je le mets littéralement à nu dans ses obsessions et ses fantasmes.



Justement, vous gardez énormément de mystères et ne dévoilez rien des intentions, du pourquoi des agissements des personnages. Pourquoi avoir choisi ce parti pris déroutant ?
« Le récit n’est pas linéaire, dans le livre non plus. En effet, je n’explique pas comment ils se rencontrent, comment ils en sont arrivés à ses rapports sadomasochistes, pourquoi elle continue à le voir, quel est le rôle du mari… Pour moi, le cinéma n’est pas là pour raconter le réel, mais pour le transcender. J’ai voulu donner au film une dimension de conte noir, de cauchemar, sans jugement, sans parti pris, plutôt comme une allégorie que comme un récit. Je tenais aussi à respecter les gens qui ont réellement vécu l’histoire.

Près de 70 % du film est tourné à Luxembourg. Comment avez-vous vécu le tournage ici ?
« Même sans l’obligation de tourner au Luxembourg, je voulais m’expatrier et ne pas tourner à Paris, qui aurait été trop reconnaissable. Régis Jauffret écrit 'les histoires d’amour sont des planètes privées, elles se volatilisent quand leurs habitants les ont quittées'. J’ai trouvé ma planète privée à Luxembourg. J’ai été très attirée par la géographie et l’architecture, qui correspondaient à un aspect un peu glaçant du scénario. J’ai été très inspirée ici. J’ai eu aussi l’occasion de travailler avec Hervé Sogne et Vicky Krieps, qui sont des comédiens très intéressants. Je suis ravie qu’ils aient pu habiter mon film. »

Sortie le 16 janvier
 
[Source : www.paperjam.lu] 

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