terça-feira, 25 de setembro de 2012

L'exil, une "blessure profonde" pour Salman Rushdie


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La sortie du livre autobiographique de Salman Rushdie, Joseph Anton, a été l'occasion pour lui de revenir sur ses années de vie clandestine sous la menace de la fatwa. La parution de ces mémoires du romancier d'origine indienne coïncide avec une recrudescence des manifestations de violence au sein du monde musulman. Selon The Hindu : si l'auteur continue de dépeindre les travers de l'islamisme avec sévérité, il a également confié combien son exil de douze années, privé de sa terre natale, a été vécu comme une « profonde blessure ».

Salman Rushdie, futureshape, CC BY 2.0

Son autobiographie écrite à la troisième personne, Joseph Anton, raconte comment l'écrivain s'est retrouvé plusieurs fois au fond du gouffre : du fait de la fatwa, des critiques de la presse, de ses quatre divorces. Les mémoires décrivent comment il s'est toujours relevé, et se veulent par ailleurs un hymne à l'amitié. Ainsi l'auteur y scande : « On n'abandonne pas ses amis quand ils sont sous le feu de l'ennemi. »

Mais en 1988, année de parution de ses Versets sataniques, le livre fut rapidement interdit en Inde, première contrée à censurer l'ouvrage. Et pour éviter tous problèmes, le pays avait décidé de lui refuser en outre son visa indien et de lui interdire l'accès à ses ambassades à travers le monde. 

Salman Rushdie avait quitté l'Inde en 1987, après le tournage d'un documentaire. Il écrit dans ses mémoires, en évoquant son alter ego clandestin : « Il ne le savait pas encore, mais c'était le début d'un long exil. »

En décrivant les impacts de tous les malheurs l'ayant frappé, depuis l'interdiction de son livre et jusqu'à la condamnation à mort par l'ayatollah Khomeini, l'écrivain confie : « Les blessures infligées par l'Inde étaient les plus profondes. »

Le clandestin n'était en outre plus le bienvenu au centre culturel indien de Londres, dont le directeur Gopal Gandhi (petit fils du Mahatma) estimait que la présence de Rushdie nuirait au caractère laïque de l'institution. De même en 1997, on l'avait assigné à ne pas se rendre à la célébration officielle du cinquantenaire de l'indépendance indienne qui se déroulait à New York. Selon les confessions de l'écrivain, lorsque les représentants du gouvernement indien ont appris qu'il était présent dans la ville : « Ceux-ci ont reculé comme face à un serpent à sonnette. »

Finalement, Salman Rushdie a retrouvé son visa en 1999 mais il était toujours tenu à l'écart par la force du scandale. Il n'a retrouvé sa patrie de naissance seulement en l'an 2000, tandis que l'affaire desVersets sataniques commençait à se tasser. Heureux de l'issue de son exil, l'auteur s'est rendu alors à Solan afin de visiter sa maison ancestrale, puis à New Delhi où on lui réserva un accueil chaleureux. Mais malgré tout, cette année encore, l'écrivain avait été contraint de quitter le festival littéraire de Jaipur en raison d'une rumeur concernant des menaces de mort à son encontre.


[Source : www.actualitte.com]


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