terça-feira, 25 de outubro de 2016

"Lost Shtetl" a la redécouverte des lieux de mémoire des juifs lituaniens

Dans le sillage de la Journée nationale du génocide des Juifs de Lituanie, Sergey Kanovich, coordinateur du Seduva Jewish Memorial Fund, et Barbara Kirshenblatt-Gimblett, conservatrice en chef du Musée d'Histoire des Juifs de Pologne (Polin), aborderont la problématique de la mémoire juive en Europe de l’Est après la Shoah en présentant le projet « Lost Shtetl » au CCLJ le mercredi 26 octobre 2016 à 19h.




Plus de 160.000 Juifs vivaient en Lituanie à la veille de la Seconde Guerre mondiale, soit 7% de la population totale de ce pays balte. C’est surtout à Vilna (Vilnius aujourd’hui) que le judaïsme a connu un essor exceptionnel. Baptisée la Jérusalem du Nord, Vilna est devenue à travers les siècles un terreau fertile sur lequel se sont développés de nombreux courants de la modernité juive politique, artistique et culturelle. Avec la Shoah, cette civilisation juive exceptionnelle est anéantie par les nazis et leurs collaborateurs lituaniens.
Durant toute la période soviétique (1944-1990), l’histoire très riche des Juifs litvak (lituaniens) ainsi que son anéantissement sont tombés dans l’oubli. « Ce n’était pas du tout enseigné dans les écoles », souligne Gediminas Varvuolis, ambassadeur de Lituanie à Bruxelles. « C’est avec notre indépendance en 1990 que la mémoire nous a rattrapés. Nous avons commencé à nous ouvrir sur le monde, nous avons par la même occasion redécouvert la richesse du judaïsme litvak, et nous avons également pris conscience qu’avec la Shoah, la Lituanie a perdu un patrimoine humain et culturel gigantesque ». Cette évolution est intimement liée à la démocratisation de la Lituanie à partir de 1990, ainsi qu’à son entrée dans l’Union européenne. « Depuis que la Lituanie est membre de l’Union européenne, les Lituaniens ont commencé à comprendre que les Juifs font partie intégrante de leur histoire », expliquait il y a peu dans les colonnes de Regards, Leonid Donskis, professeur à l’Université Vytautas Magnus de Kaunas et vice-président de la communauté juive de Lituanie. « Cette évolution est indissociable de l’idée que la Lituanie ne forme pas une nation ethniquement homogène et qu’elle a toujours abrité des minorités sur son territoire. Tout cela nous rapproche des valeurs démocratiques de l’Union européenne ».
C’est donc dans ce contexte que l’ambassade de Lituanie à Bruxelles organise depuis quelques années un événement mémoriel lié à la Journée nationale du génocide des Juifs de Lituanie. L’année dernière, en 2015, il s’agissait de montrer l’immense richesse de la culture litvak. Cette année, il a été décidé de mettre en valeur les lieux de mémoire des Juifs lituaniens en présentant au CCLJ « Lost Shtetl ». Ce projet mémoriel et patrimonial mené par une ONG juive lituanienne s’efforce de réhabiliter et de restaurer le cimetière juif de la bourgade de Seduwa, située au cœur de la Lituanie. Cette ONG a également érigé un monument en mémoire de la population juive de Seduwa. L’équipe conçoit aussi la construction d’un musée consacrée à la présence juive dans cette bourgade où elle constituait 60% de la population en 1939.
Préserver la mémoire juive
La particularité de la soirée qui se tiendra au CCLJ le 26 octobre 2016 réside également dans le partenariat noué entre les ambassades de Lituanie et de Pologne. « Nous avons uni nos forces avec nos voisins polonais, non seulement parce que nos histoires respectives se sont confondues pendant de nombreuses années, mais aussi parce que la Pologne a acquis une expérience reconnue en matière de mémoire juive avec Polin, le Musée d'Histoire des Juifs de Pologne à Varsovie », fait remarquer Gediminas Varvuolis. « Avec la présence de la directrice de Polin et celle du responsable du projet « Lost Shtetl » de Seduwa, nous pourrons voir comment la Pologne et la Lituanie essaient de préserver la mémoire juive ». Et de souligner l’importance de ce travail mémoriel : « Je peux vous dire qu’il existe aujourd’hui en Lituanie un véritable engouement pour cet héritage culturel litvak », affirme Gediminas Varvuolis. « Nous avons pris conscience qu’avec la Shoah et l’amnésie soviétique qui a suivi, nous avons littéralement perdu un membre de notre corps. Comme si on nous avait coupé un bras ! Nous ne pourrons évidemment pas ressusciter la communauté juive, mais nous avons le devoir de conserver sa mémoire et de la transmettre aux générations futures ».
Cette soirée co-organisée par le CCLJ et les ambassades de Lituanie et de Pologne sera suivie de Letters from the Past, un concert de musiques juives lituaniennes interprété par Rafailas Karpis (ténor) et Darius Mažintas (piano), et d’une réception offerte par les ambassadeurs de Lituanie et de Pologne.
Infos et réservations: 02/543.01.01 ou info@cclj.be

[Source : www.cclj.be]

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