quinta-feira, 23 de outubro de 2014

SNCF : Un potentiel de croissance à l’étranger encore sous-exploité

Écrit par Elisa Garner 

Pour les entreprises françaises de transport, il semblerait que le salut se situe à l’international. Elles détiennent le savoir-faire technique et les compétences pour prétendre décrocher les meilleurs contrats à l’étranger et sont déterminées à redorer le blason français. Ce faisant, elles peuvent aussi donner un coup de pouce à l’économie nationale. Mais des deux groupes français, la RATP et la SNCF, l’un réussit mieux que l’autre.
Il existe notamment un besoin considérable de transports publics au sein des pays émergents, car ces grandes villes explosent et ne disposent pas de structures de transport. Il s’agit dès lors d’un marché immense pour nous,
faisait savoir Alain Picard, directeur général adjoint finance, Achats et SI du groupe SNCF, il y a deux ans.

En 2013, l’entreprise réalisait plus de 4 milliards d’euros de volume d’affaires. Sans préciser son chiffre d’affaires ou son résultat au moment de communiquer sa situation financière, il faisait savoir que c’est à l’international qu’il avait réalisé sa plus forte progression avec une croissance de 19 % en Europe, 5 % sur les autres continents et seulement 3 % en France. Voyages-sncf.com participe activement à ce déploiement [1], le site ayant réalisé 660 millions d’euros de volume d’affaires à l’international, dont 290 en Europe.

Malheureusement, la SNCF a tout de même perdu de l’argent en 2013 [2] (180 millions d’euros) alors qu’elle affichait un bénéfice de 376 millions en 2012. Et ce principalement à cause de l’obligation pour la compagnie de passer de fortes dépréciations sur les TGV. Outre ces déconvenues comptables, les projets qu’elle a à propos du Brésil ou de la Russie sont toujours à l’étude. Elle n’a pas encore véritablement dépassé les frontières de l’Europe, retardant ainsi le moment de voir porter les fruits de son implantation dans ces pays.

Les ambitions internationales de la RATP sont à peu près concomitantes à celle de la SNCF, mais elles ont été mises à exécution beaucoup plus rapidement. C’est le fruit de la stratégie initiée par Pierre Mongin, à la tête de la RATP depuis 2006 et reconduit en juillet 2014.
Cette stratégie est indispensable pour l’avenir de l’entreprise. Et elle porte ses fruits,
déclarait-il fin 2011, anticipant déjà à l’époque les projets indiens et américains qui seront actés fin 2014.

Et les résultats parlent d’eux-mêmes : le chiffre d’affaires au 30 juin 2014 ayant atteint 2674 millions d’euros, soit une hausse de 3,3 % par rapport à l’année précédente. Le résultat net est lui aussi en progression : 4,8 % pour un montant de 198 millions d’euros.

Le conseil d’administration de la RATP a été renouvelé cet été, et avec lui, les ambitions du groupe ont été repensées et renforcées. En particulier en ce qui concerne ses objectifs à l’international.

Car, outre l’accélération de sa politique d’investissement d’envergure (1,6 milliard d’euros investis au total sur l’année) au second semestre afin d’améliorer la qualité du service, sa participation active au Grand Paris et sa politique en matière de développement durable, la RATP a l’intention de continuer à se développer en dehors du territoire francilien et prévoit que ces filiales pèsent 30 % de son chiffre d’affaires, contre 17 % aujourd’hui.

Prochains gros travaux à l’horizon, la mise en service de la première ligne de tramway à Washington, la poursuite du programme d’extension du tramway de Manchester et la mise en œuvre du contrat pour l’exploitation et la maintenance du réseau des bus de Riyad.

Avant cela, la filiale de la RATP, RATP Dev a lancé des bus touristiques à New York [3]. Fin juillet, elle mettait en ligne la première ligne de tramway de Tucson, en Arizona. Le groupe renforçait ainsi encore sa présence outre-Atlantique et diversifiait ses activités. Elle officie dans une quinzaine d’états et exploite notamment les réseaux de bus d’Austin (Texas), d’Augusta (Georgie), de Charlotte (Caroline du Nord), de Coloradi Springs (Colorado) ou encore d’Hernano (Floride). Le 8 juin 2014 était inaugurée la première ligne de métro à Mumbai [4] pilotée par Transdev et RATP dev.

La réussite de la RATP est la preuve qu’une prise d’élan internationale peut rapporter gros et que les compétences françaises ont toutes les chances de s’exporter. La SNCF ne devrait pas trop attendre, car il se pourrait bien que d’autres le fassent à sa place.

Article publié sur Global Voices en Français: http://fr.globalvoicesonline.org
URL to de l’article: http://fr.globalvoicesonline.org/2014/10/17/176256/
URLs dans ce post:
[1] Voyages-sncf.com participe activement à ce déploiement: http://www.lefigaro.fr/societes/2014/05/06/20005-20140506ARTFIG00295-voyages-sncfcom-mise-sur-l-international.php
[2] a tout de même perdu de l’argent en 2013: http://www.challenges.fr/entreprise/20140213.CHA0478/pourquoi-les-resultats-de-sncf-ne-sont-pas-bons.html
[3] des bus touristiques à New York: http://www.ratp.fr/fr/ratp/r_111588/lopentour-arrive-a-new-york/
[4] la première ligne de métro à Mumbai: http://www.busetcar.com/actualites/detail/76050/transdev-et-ratp-dev-exploiteront-le-premier-metro-de-mumbai.html


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