Dédié au rabbin Delphine Horvilleur qui a été honorée Chevalier de l’Ordre National du Mérite
Par Revital Berger Shloman
Le 14 juillet et Etgar Keret
Hier soir, Gershom et moi, nous avons eu la chance et l’honneur d’entendre mon auteur contemporain israélien, toujours préféré, Etgar Keret. Une voix israélienne fraîche et honnête dans la librairie anglophone Shakespears & compagnie, aux côtés d’un poète irlandais dans le cœur de la capitale française.
Oui, je parle d’une société multiculturelle
dans une période de confusion et du réveil du nationalisme. En ce
moment, certains d’entre nous, tout simplement, ont besoin d’une voix
pure pour trouver sa vérité intérieure et nous aider à gagner un peu
d’optimisme.
Il n’a pas été facile d’entrer dans le petit
espace qui a été gardé pour les étudiants de NYU. Nous avons réussi à
trouver un siège derrière un ancien mur très épais, pour entendre Etgar,
mais sans le voir. C’était presque comme une ouverture d’une de ses
histoires. J’ai appris son arrivée à Paris sur Facebook! Évidement. Un
espace virtuel qui peut être utilisé presque partout.
La plupart des invités étaient des étudiants
américains à Paris qui sont venus pour entendre, Etgar Keret et Paul
Maldoon, un poète populaire irlandais. J’ai entendu certains parlaient
l’hébreu ainsi, les chanceux qui étaient au courant de cet événement et
qui sont venus comme moi entendre les paroles d’Etgar. En anglais.
Les nouvelles de Keret sont traduites dans de nombreuses langues. y compris en polonais et persan, en arabe et chinois.
Son dernier livre les 7 années de bonheur
ne se traduit pas en hébreu….(il a partagé avec moi, pourquoi même
maintenant il ne voulait toujours pas le publier en hébreu …). Mais vous
pouvez entendre l’histoire et l’accent israélien, épais comme les murs,
de cet homme dans cette ancienne bibliothèque près de la Seine.
Il a lu quelques-unes de ses histoires et il a
partagé les histoires qui au fond l’ont amené à les écrire en premier
lieu. J’ai ri, beaucoup. Je me suis sentie à la maison. Presque inspirée
pour écrire ma propre histoire, seule une voix de quelqu’un avec un
accent qui me touche et l’honnêteté pure peut planter une muse dans un
cœur.
Au cours d’une petite discussion après
l’événement en demandant la signature de ses livres, je lui ai parlé de
notre première rencontre à l’Université de Tel Aviv il y a environ 23-24
ans. Je lui ai dit combien ses histoires m’aident à expliquer ma patrie
à mes élèves. Combien sa voix est précieuse pour les Israéliens en
diaspora. Mais pas seulement. Ses histoires sont teintées d’une ambiance
juif humaniste, épicées d’humour typique juif cynique, qui partagent
des sentiments mitigés a propos de la vie.
Par exemple lors de la lecture d’une histoire
sur un moment très intime avec sa femme et son enfant dans une voiture
sur le chemin pour aller rendre visite à son père, tandis qu’une sirène
est entendue et un missile est tombé. Son rôle parental dans l’histoire
« Pastramie » est celui que j’ai partagé avec les parents de notre
Talmud-Tora. Les parents qui, depuis les dernières attaques terroristes
en France doivent faire face à la grande question : comment expliquer la
guerre et la peur à leurs enfants.
Il était gentil, souriant et avec les pieds
sur terre et j’ai eu la chance de féliciter, lui et sa femme Shira,
présente, pour leur travail courageux. Une rencontre entre une partisane
et une idole est devenue une rencontre entre deux personnes qui
partagent beaucoup de souvenirs d’enfance. Ces souvenirs me manquent,
mais pas seulement d’une manière sentimentale. Ils me manquent car ils
font partie de ce qui me manque en Israël, de qui je suis et ce que je
serai, partout.
Après, nous sommes partis vers la Seine. Paris
nous attendait là-bas dans toute sa gloire, tandis que Gershom et
moi-même ont marché de la maison de Shakespeare aux sentiers de Louis 14,
Jeanne d’Arc, Voltaire, Balzac, Hugo, Beauvoir, Bressans, et Bardot
(une liste très limitée de l’histoire française). Je me sentais belle et
nostalgique, mais surtout, fière de notre belle culture et de la
capacité de partager nos pensées, nos craintes et nos espoirs.
Etgar signifie un défi en hébreu
Un mot que je porte avec moi partout comme un mot-clé pour la vie et
pour mon travail éducatif. Un mot-clé pour le monde entier. En ce jour
de joie pour la France, je lui souhaite la beauté du défi, la beauté de
sa merveilleuse culture.
La liberté et l’espoir gravés dans la société
française peut devenir à nouveau pertinentes si les gens écoutent à
nouveau la sagesse et l’honnêteté de ces grands écrivains et
philosophes.
[Source : www.timesofisrael.com]
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