terça-feira, 29 de janeiro de 2019

Décès du poète et éditeur Emmanuel Hocquard

Emmanuel Hocquard, poète, éditeur, auteur et traducteur est mort le dimanche 27 janvier à Mérilheu (Hautes-Pyrénées) à l’âge de 78 ans.


 
Écrit par Camille Cado 



En 1969, Emmanuel Hocquard crée la maison d'édition Orange Export Ltd, qu'il présidera pendant presque 20 ans jusqu'à la disparition de la structure en 1986. Il a aussi dirigé de 1977 à 1991 le département de littérature contemporaine du musée d'Art moderne de la ville de Paris et fondé en 1989 Un bureau sur l'Atlantique, une association destinée à favoriser une meilleure connaissance de la poésie américaine contemporaine en France. 
 
Emmanuel Hocquard fut également enseignant d'un atelier de recherche et de création intitulé  Procédure, Image, Son, Écriture (P.I.S.E.) en 1999 à l'École des Beaux-Arts de Bordeaux entre 1993 et 2005. Un ouvrage a récemment été publié, rassemblant les notes préparatoires de l'enseignement dispensé, intitulé Le Cours de Pise aux éditions P.O.L en 2018. 
 

Une hybridité poétique


Homme de lettres, mais pas que, Emmanuel Hocquard a su rassembler les arts dans ses ouvrages. À la manière d'un montage de film, Un privé à Tanger, publié en 1987, est un bon exemple de ce qu'Emmanuel Hocquard surnommait « une sorte de rhizome incontrôlé », une succession de textes hétéroclites mélangeant poèmes, éléments de journal de voyage et textes critiques. 

De L'Album d'images de la villa Harris (1978) à Un test de solitude (1998), en passant par Les Élégies (1990), la poésie d'Emmanuel Hocquard n'a jamais cessé de se multiplier, de se diversifier, trouvant aussi sa source dans la philosophie, et ce, dans le but d'explorer au mieux l'irrégularité même du réel. 

Même dans ce qui semble s'apparenter au roman comme Aerea dans les forêts de Manhattan, publié en 1985 par les éditions P.O.L, et qui a remporté la même année le Prix France Culture, Emmanuel Hocquard ne cesse d'entrelacer les genres pour proposer un ouvrage hybride s'inscrivant dans son univers poétique où la pratique de l'écriture devient une véritable machine langagière réinventant le processus même d'écriture.

Impossible de définir l'éclectisme du travail d'Emmanuel Hocquard. Dans Le Cap de Bonne Espérance (1988), résumant dix ans de publications, il écrit : « Tel fut mon art : de brusques contrastes entre un prosaïsme trivial et de nostalgiques élans de l'âme ; la rapidité des changements de ton, l'emploi d'une langue familière qui ne s'interdisait pourtant pas les emprunts érudits, les réminiscences mythologiques, le recours aux abstractions. » 
 

[Source : www.actualitte.com] 

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