En juillet 2014, Édouard Guerle a créé, avec son épouse Juliana, une école destinée aux adultes brésiliens souhaitant apprendre le français. Aujourd'hui, même si le Brésil est en récession, il tient à garder le sourire.
Il n'esquive pas la question, même si son visage se crispe légèrement. L'école de langues qu’il a cofondée à Rio de Janeiro le 14 juillet 2014, Autrement dit, lui permet-elle de gagner sa vie ? « L'entreprise est encore en phase d'investissement. Mon père était fermier : dans l'agriculture, cette étape peut prendre quinze ans. »
Édouard Guerle se dit donc optimiste, et il n'a pas tort : la récession qui affecte actuellement le Brésil a aussi des avantages pour lui. « Nos élèves veulent apprendre le français pour faire un échange universitaire, avancer dans leur carrière, ou émigrer au Canada. »
Édouard Guerle n'avait pas prévu d'enseigner le français, ni de vivre au Brésil.
Coup de foudre
Après sa jeunesse en Arrageois (sa mère a longtemps tenu une pharmacie à Beaurains), il a démarré des études d'ingénieur, puis bourlingué loin du Nord, jusqu'à devenir conducteur de travaux au Moyen-Orient.
En mars 2010, il rend visite à une amie arrageoise installée à São Paulo. Trois jours avant de reprendre l'avion, il rencontre Juliana et c'est le coup de foudre.
Tant pis pour le Moyen-Orient. Le Brésil, autre économie florissante où tout est possible ? «Mon premier choc a été le marché du travail. Les Brésiliens ont une bonne formation, et pas besoin d'ingénieurs étrangers. »
Édouard Guerle a donné des cours particuliers de français pendant deux ans. Avec sa femme, qui travaillait dans les relations publiques, il a fondé mi-2014 une école de langues, Autrement dit, dans le centre-ville de Rio.
Dotée de trois salles de classes de six à dix places, il estime à une cinquantaine le nombre d'élèves qui fréquentent l'école, où travaillent une petite dizaine de personnes. « Bien sûr que la crise nous touche, comme lorsque l'effondrement de la monnaie multiplie par deux le prix des livres de français que nous importons. Mais je suis sur une microniche, dans un marché de la formation en pleine expansion. Alors pour nous, ça va. »
L'Université d'Artois sur les rayonnages
Dans la bibliothèque de son école de langues, Édouard Guerle montre les publications de Jean-Marc Mangiante, maître de conférences à Arras, destinées aux étudiants qui envisagent de faire un échange en France.
« L'université d'Artois est très dynamique dans le domaine du Français langue étrangère (FLE). J'ai préparé une élève qui partait faire un master très spécialisé en histoire en lui montrant des vidéos de cours de la fac d'Arras. »
[Source : www.lavoixdunord.fr]
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