sexta-feira, 18 de maio de 2018

Queer, antisystème et rançongiciel entrent dans le dictionnaire

Le Robert et le Larousse viennent de dévoiler les listes des nouveaux mots de leurs éditions 2019. Parmi les obsessions du siècle, les nouvelles technologies et le droit des minorités.



Écrit par Amandine Schmitt

Cette fois-ci, c'est sûr, on est dans le futur: c'est le dictionnaire qui le montre. Le Robert et le Larousse viennent de dévoiler la liste des mots qui feront leur entrée dans leurs éditions 2019, et c'est un champ lexical connecté, un festival d'anglicismes liés aux nouvelles technologies.

Dans le Robert apparaissent «hoverboard» («gyropode sans guidon»), «chatbot» («agent conversationnel»), «darknet», «replay» et des mots-valises, dont «hacktivisme» et le très laid « webinaire » (séminaire en ligne). Pour Larousse, ce sera «blockchain» («technologie de stockage et de transmission de l'information, transparente et décentralisée»), «vlog», «geekette», «startuper», «open access» ou «liker»
Malgré le soin apporté à son ouvrage, Le Robert s’est déjà retrouvé au cœur d’une controverse sur les réseaux sociaux au sujet de sa définition de «frotteur» («Personne qui recherche les contacts érotiques en profitant de la promiscuité dans les transports en commun»). Les lexicographes ont d’ores et déjà promis de corriger, «avec l’ajout des notions importantes de non-consentement et d’agression sexuelle».
Percée japonaise

Pour le reste, saluons la victoire du lobby alsacien, avec «bredele» (petits gâteaux de Noël) dans le Robert et «schmutz» (bisou) dans le Larousse. Larousse qui ajoute aussi le chti «biloute», le joli «douciner» antillais (caresser), et le réjouissant «se faire péter la miaille» (s'embrasser bruyamment, en langage lyonnais). On adoptera peut-être aussi les mots de la francophonie: «le quart d'heure académique» utilisé en Suisse, Belgique et Afrique centrale (et à Paris, serait-on tenté d’ajouter) qui désigne le retard toléré avant un rendez-vous, les «gougounes» (tongs) québécoises et le verbe belge «gouttiner» (pleuvoir légèrement).
Pourtant, c'est le Japon qui semble le plus imprégner notre culture, d'abord par son adorable «shiba inu» (race de chien), mais surtout par sa gastronomie. Dans le Robert arrivent le «teriyaki» (sauce) et le «gomasio» (condiment). Dans le Larousse, le «gyoza» (ravioli) et le «teppanyaki» (grillade). La première langue des Français, c'est avant tout celle de l'estomac.
[Source : www.nouvelobs.com]

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