segunda-feira, 30 de outubro de 2017

Le logiciel de traitement de texte Word se met à l'écriture inclusive

La dernière mise à jour du logiciel de Microsoft inclut une option de « langage inclusif », pour éviter les formulations sexistes ou susceptibles d'exclure des minorités.
Clippy, ou le compagnon Office, la mascotte de Microsoft Word. Clippy, de Microsoft

Écrit par Elsa Trujillo

Microsoft se plie à l'écriture inclusive à sa façon. La dernière mise à jour de son logiciel de traitement de texte Word, réservée aux abonnés Office, comprend dans ses paramètres de grammaire et de style une option de « langage inclusif ». Une telle fonctionnalité « cible le langage genré à même d'exclure, de rejeter ou de stéréotyper », est-il indiqué sur le site de l'entreprise.
Pour rappel, l'écriture inclusive consiste à inclure le féminin, entrecoupé de points, dans les noms, comme dans « mes ami·e·s » ou « les candidat·e·s à la présidentielle, pour le rendre « visible » et prôner des règles grammaticales plus neutres. L'expression est le fruit d'une réflexion amorcée il y a une vingtaine d'années, autour de l'idée de neutralité dans l'écriture. Longtemps cantonnée aux mouvements féministes, cette graphie s'impose désormais dans le débat public. Le logiciel Word, lui, ne propose pas l'utilisation du point milieu. Il remplacera, par exemple, le terme « les experts » par « les experts et les expertes ».
Dans les suggestions, les minorités sont également prises en compte, pour privilégier des formulations non discriminatoires.
L'écrivain Clément Bénech donne quelques exemples des suggestions formulées par Word.
« Les personnes sourdes » au lieu de « sourds »
Contactée par Le Figaro, la personne à l'origine des captures écran utilisées par Clément Bénech s'explique. « Je me suis aperçu de cette modification alors que j'effectuais un résumé de L'Éducation sentimentale. Flaubert évoque deux statues « nègre » et le correcteur a souligné le mot. De façon encore plus surprenante, je rédigeais un commentaire de L'aveugle, un poème de Chénier, lorsque le correcteur m'a indiqué qu'il fallait plutôt employer le terme « personne à déficience visuelle ».


Captures écran fournies au Figaro

En proposant une telle option, Microsoft Word ouvre les possibilités de son logiciel de traitement de texte, tout en ne cédant pas à l'utilisation du point médian, à l'origine de débats enfiévrés sur les réseaux sociaux. Dans un communiqué du 26 octobre, l'Académie française a mis en garde contre le « péril mortel » de cette nouvelle graphie, estimant qu'elle aboutirait à une «langue désunie, disparate dans son expression».
« Devant cette aberration “inclusive”, la langue française est en péril mortel, ce dont notre nation est dès aujourd'hui comptable devant les générations futures », précisent les Immortels. « Quant aux promesses de la francophonie, elles seront anéanties si la langue française s'empêche elle-même par ce redoublement de complexité, au bénéfice d'autres langues qui en tireront profit pour prévaloir sur la planète. »
Cette graphie pourra en tout cas être utilisée plus facilement par ceux qui le souhaitent à partir de 2018. Le « point milieu » viendra rejoindre les touches de nos claviers, selon l'Afnor, l'association française de normalisation. L'organisme précise toutefois que cet ajout visait au départ à faciliter la retranscription de propos de certaines langues régionales.

[Source : www.lefigaro.fr]

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