terça-feira, 8 de agosto de 2017

« Les aventures de Rabbi Jacob », film du réalizateur Gérard Oury [1973]


LE COMMENTAIRE
Les papillotes à la base c’était une manière pour les Juifs orthodoxes de se démarquer de leurs voisins qui se rasaient les joues. Les yéménites et les hassidiques ont donc laissé pousser leur barbes et leur tempes. Les hippies et les rockers s’en sont inspirés des années plus tard en se laissant pousser les rouflaquettes. Mais la vérité, ça ne va pas à tout le monde.
LE PITCH
Victor Pivert (Louis de Funès) se retrouve au milieu d’un quiproquo.
L’HISTOIRE
Le rabbin Jacob (Marcel Dalio) quitte Brooklyn escorté par son secrétaire Samuel, afin de se rendre en France pour y célébrer la Bar-Mitzvah du jeune David Schmoll (Lionel Spielman).
Dans le même temps, Victor Pivert et son chauffeur Salomon (Henri Guibet) sont bloqués dans les bouchons entre Deauville pour Paris, où ils doivent se rendre au mariage d’Antoinette (Miou-Miou), la fille de Victor.
Pivert en profite pour cracher sa haine de l’étranger:
Vous les aimez vous les Anglais…? Moi je les aime pas. Tenez regardez là, un Suisse et un Allemand!
Et alors?
Ben alors on n’est plus en France!
Suite à une sortie de route, ils se retrouvent dans la Seine. Salomon laisse son patron se démerder car c’est Shabbat et Salomon est Juif, à la surprise de Victor, qui comme beaucoup de racistes est con comme ses pieds et ne se doutait absolument de rien.
Pivert congédie aussitôt Salomon. Il atterrit dans une usine de chewing-gum complètement par hasard. Le hasard faisant bien les choses, c’est aussi cette usine que le colonel Farès (Renzo Montagnani) a choisi pour y torturer un dissident de son pays, le révolutionnaire Mohamed Larbi Slimane (Claude Giraud). Pivert veut prévenir la police mais se trompe de numéro et parle sans le savoir à l’un des hommes de Farès.
Slimane parvient toutefois à s’échapper et emmène Pivert avec lui, en otage. Il a Farès et la police à ses trousses. Il fait route vers Orly. Pour tromper l’attention des hommes du colonel Farès et du commissaire Andréani (Claude Pieplu), Pivert et Slimane prennent l’identité de… Rabbi Jacob et de Samuel, qu’ils croisent dans les toilettes de l’aéroport.
Pivert et Slimane se accueillis par la famille Schmoll et sont embarqués direction rue des Rosiers, où ils sont accueillis en héros. Pivert, qui est complètement étranger aux coutumes ashkénazes, doit improviser.
Au bout d’une course poursuite rocambolesque, Pivert et Slimane se font finalement reprendre par Farès, ainsi que Jacob et Samuel libérés par la police. Bonne nouvelle : le gouvernement du pays de Slimane a été renversé et il est nommé président par intérim. Farès s’excuse platement et conduit son nouveau patron à un héliport, qui se trouve être le lieu du mariage d’Antoinette Pivert (le hasard encore une fois).
Le père du marié (Jacques François) s’insurge de voir des Juifs s’inviter à la cérémonie.
Pivert, qu’est-ce que c’est que cette tribu ??
Mais Victor Pivert, qui doit la vie à Slimane et Salomon, est désormais réconcilié avec les étrangers.
Comment ça cette tribu? Ce sont mes amis les Schmoll !
L’EXPLICATION
« Les aventures de Rabbi Jacob » c’est élargir ses horizons.
Victor est profondément raciste. Il critique les Anglais, les Belges, les Suisses et les Allemands. Ses réflexions sont nauséabondes.
Vous avez vu Salomon, ils ont des voitures maintenant…. héhé… Ils ont des Rolls blanches les noirs!
Comme la plupart des racistes de l’époque, il ne s’assume pas de peur d’être pris pour un ancien collabo.
Monsieur est peut-être un peu raciste…
Raciste ? Moi… raciste ??
Il l’est pourtant bel et bien, trop soucieux de protéger son petit monde.
Dieu merci, Antoinette épouse un Français bien blanc. Il est même un peu palot vous trouvez pas ?
Et chon ch’veux chur la langue ?
Il a un cheveux, mais il est riche comme moi ! Et catholique comme tout le monde !
Il est dénigrant envers les autres et leurs coutumes, par bêtise.
On voit bien que monsieur n’est pas au courant des traditions.
Je ne suis pas au courant de vos simagrées et j’en suis fier.
Monsieur n’a pas le droit de manger de la viande le vendredi, moi j’ai pas le droit d’allumer l’électricité le samedi, c’est pas plus bête.
Si c’est plus bête !
Victor est la figure du gros con comme il en existe de plus en plus. Son problème est double. Il a conservé un sentiment de supériorité, hérité du temps des colonies. Alors que la France n’a pourtant plus de quoi se sentir supérieure en 1973. Elle a perdu deux guerres mondiales, ainsi que l’essentiel de ses territoires. Il n’y a plus d’Empire. Mais Victor est un nostalgique qui croit toujours que le Français vaut mieux que les autres.
Regardez, c’est propre c’est net c’est silencieux , y’a pas de fumée… c’est un Français !
Les autres sont tellement moins bien, qu’ils n’ont aucun intérêt.
L’autre problème de Pivert c’est la territorialité. Il est en France chez lui et considère les étrangers comme des clandestins. Il ne les a pas invités. Son jugement à l’égard des Arabes (dont on ne sait même pas de quel pays ils viennent) est sans appel :
Qu’ils règlent leur compte entre eux très bien, moins y’en aura… mais pas chez nous !
Pivert n’a pas réalisé que la mixité est en marche grâce à l’immigration que la reconstruction a rendu absolument nécessaire. Il ne peut pas lutter contre le progrès. Les événements vont se précipiter et faire de Pivert l’étranger, le mettant dans une situation de fragilité. De la même manière qu’il tombe dans la cuve à chewing-gum américain, il est désormais obligé de composer avec les étrangers. Il ne peut plus faire autrement. Il est dans le réel.
Cette expérience va d’abord lui permettre de réaliser que tout n’est que comédie. Slimane l’Arabe devient Zeligman le Juif. Lors de sa Bar Mitzvah, le jeune David est baptisé par un catholique et un musulman, devant des Juifs qui n’y voient que du feu. Au final c’est bonnet blanc et blanc bonnet. Les étrangers ne sont pas si différents de nous. C’est juste une histoire de folklore.
Dites donc Salomon, Slimane… vous seriez pas un cousins ?
Cousins… éloignés.
Pivert comprend aussi que tout n’est qu’une question d’intérêts. Il change d’avis parce qu’il doit une fière chandelle à Salomon et Slimane. Les deux s’étant également venus en aide mutuellement.
Vous m’avez sauvé la vie Salomon…
Vous en auriez fait autant.
C’est parce qu’on se rend des services que la vie en société est rendue possible et que l’équilibre est maintenu. Faire du business pour éviter de se faire la guerre, c’était la fondation de la C.E.E. Si notre appétit pour les thunes peut nous permettre de nous entendre plutôt que de nous taper dessus… Après tout, pourquoi pas ? Le représentant du gouvernement n’essaie-t-il pas de négocier avec le néo-président Slimane dès qu’il en a l’occasion ?
Je lui parle du pétrole ?
Ce serait déplacé.
Et le Concorde, on peut peut-être lui en caser un ?
La morale de l’histoire c’est qu’il faut toujours savoir se rendre utile et indispensable. Les racistes peuvent changer d’avis. Et la suppression des accords commerciaux entre la Chine et les États-Unis ne serait évidemment pas une bonne nouvelle.
LE TRAILER



[Source : explicationdefilm.com]

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