segunda-feira, 18 de julho de 2016

Centenaire de la mort de Sholem Aleikhem

Sholem Aleikhem, le plus grand et le plus populaire écrivain juif de langue yiddish, est mort il y a un siècle le 13 mai 1916 à New-York. Amoureux et défenseur passionné du yiddish en tant que langue nationale du peuple juif, Sholem Aleikhem a réussi à conférer à cette langue ses lettres de noblesse et le même prestige que d’autres grandes langues européennes.


Né en 1859 dans une petite ville de l’Empire tsariste, Sholem Aleikhem – de son vrai nom Sholem Rabinovitch – grandit dans une famille juive religieuse, mais suffisamment ouverte pour qu’il bénéficie d’un enseignement au lycée, en russe. Engagé comme précepteur, il tombe amoureux de la fille de son patron, se fait renvoyer mais réussit quand même à l’épouser.

A la mort de son beau-père, il se retrouve à la tête d’une petite fortune, qu’il va s’empresser d’engloutir dans la création d’une maison d’édition d’œuvres en yiddish. C’est que le petit Sholem Rabinovitch a découvert très tôt, dès le Heder, l’école traditionnelle juive, qu’il aime faire une chose : écrire. « Vous savez que je suis toujours prêt à écrire, même sur la pointe d’une aiguille ou sur le tranchant d’un sabre ! », confie-t-il à un ami en 1904. Rapidement, il parvint à vivre de sa plume, grâce à la presse yiddish qui se développe alors et devint avide de ses feuilletons.

Dans ses histoires, Sholem Aleikhem décrit le monde qui l'a vu naître. Kasrilevké, le shtetl imaginaire qui fait la toile de fond de nombreuses nouvelles, est inspiré du village où il a grandi. Tévié le laitier, qui a pour seul bien son cheval et ses sept filles, est un homme qu’il a connu enfant. Les tribulations de Menahem Mendl, le Luftmensch, rêveur qui croit toujours à la possibilité de faire fortune, sept fois à terre, huit fois debout, évoquent les mésaventures de l'auteur, qui fit lui aussi faillite pour cause d’investissement hasardeux. L’errance du personnage, d'Est en Ouest, d’Odessa à New York, est aussi celle de son auteur, qui fuit la vague de pogroms du début du 20e siècle pour tenter sa chance ailleurs. A Genève, à Londres, puis à New York, où il fut accueilli comme une célébrité, le « Mark Twain juif », comme le lui dit, raconte-t-on, Twain lui-même. La légende veut que Sholem Aleikhem lui aurait répondu : « Et vous, vous êtes le Sholem Aleikhem américain ! »

Ce qui fit, sans doute, la renommée de Sholem Aleikhem, ce sont ces personnages qui, quelles que soient les innombrables vicissitudes de l'existence, ne cessent jamais de se relever. La saveur de ses récits tient à ce ton indéfinissable, où rire et larmes, ironie et tendresse sont toujours indéfectiblement mêlés. Le Luftmensch, c’est Sholem Aleikhem lui-même, rêveur et homme de l’air, qui écrit pour mieux nous aider à respirer.

Bien qu’il ait défendu ardemment le yiddish, Sholem Aleikhem s’est prononcé en faveur du sionisme. Il devint membre des Amants de Sion (Hovevei Tzion) et en 1907, il participa au 8e Congrès sionsite à La Haye aux Pays-Bas.

Sholem Aleikhem fut, en son temps, le plus célèbre des écrivains de langue yiddish. A sa mort à New York, son enterrement vit défiler des milliers de personnes. Un cortège de rock star, digne de l’amour que lui portaient les Juifs de la diaspora, à lui et à ses personnages.

Écoutez cette superbe émission qui lui est consacrée sur France Culture : http://www.franceculture.fr/emissions/une-vie-une-oeuvre/sholem-aleichem-le-luftmensch-1859-1916

[Source : www.cclj.be]

Sem comentários:

Enviar um comentário