Le référendum sur l’indépendance de l'Ecosse trouve un écho
en Espagne. Si les Ecossais se montrent pragmatiques sur la question,
les Catalans, qui partagent la même volonté d'émancipation, peinent de
leur côté à dépassionner le débat.
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Le 15 octobre 2012, le premier ministre David Cameron a signé un accord pour l'organisation en 2014, d'un référendum sur l'indépendance de l'Écosse - Kap, La Vanguardia, Espagne |
Par Alice Quistrebert
En mars dernier, le gouvernement écossais annonçait que la date du
référendum sur l'indépendance de la région avait été fixée au 18
septembre 2014. L'annonce avait suscité un vif débat outre-Manche. Le
1er juin, El Diario, journal
espagnol en ligne, lui a donné une nouvelle impulsion, en confrontant les
visions écossaise et catalane de l'indépendance. "Ecosse rationnelle,
Catalogne émotionnelle", titre le site d'information, qui contredit les
idées reçues à propos des deux
peuples.
Dans la presse internationale, les Ecossais ont une réputation de peuple fougueux et combatif. Le quotidien de Glasgow, The Herald, rappelait avec humour le 10 juin dernier les clichés répandus sur Ecossais : "Des nationalistes romantiques élevés au malt", pour les journaux allemands; des "highlanders", pour la presse russe. Ce peuple impétueux serait donc, à en croire les journaux étrangers, favorable à la sécession. Pourtant les premiers sondages annoncent un "non" au référendum. La patrie de Braveheart aurait-elle donc perdu de sa fougue ?, se demande le quotidien écossais.
Pour El Diario, la réponse est claire : c'est oui. Dans les années 1970, les revendications d’indépendance étaient rythmées par le slogan "It’s Scotland Oil !" (c’est le pétrole de l’Ecosse). Mais "le débat [actuel] s’est déroulé avec la pondération qui caractérise la patrie d’Adam Smith (économiste écossais) et de David Hume (philosophe écossais)", souligne t-il : "la rationalité a dominé". Tandis que les Catalans manifestent aux cris de "l’Espagne nous vole !" (Espanya ens roba), les écossais réfléchissent plus concrètement au rôle déterminant de la Banque d’Angleterre dans leur économie ou aux conséquences de leur sortie de l’Union européenne, s'ils votaient pour l'indépendance, analyse le journal en ligne.
Face à des Ecossais finalement dépassionnés, les Catalans se concentrent sur des "aspects identitaires" et des "éléments culturels". Même si aucune date de référendum n’est encore annoncée par le gouvernement régional de Barcelone, certaines enquêtes laissent entendre que les Catalans voteraient majoritairement pour l’indépendance.
Un article de La Voz de Barcelona paru le 20 mai, "Destination Ithaque, tous à bord ?", explique l’approche passionnée des Catalans à l’égard d’une éventuelle sécession, en comparant leurs revendications au périple d’Ulysse pour regagner Ithaque. La preuve que, pour certains, la route vers l’indépendance a tout d’une Odyssée. Une conception qui n'est apparemment pas partagée par les Ecossais. Réponse dans les urnes le 18 septembre 2014.
Dans la presse internationale, les Ecossais ont une réputation de peuple fougueux et combatif. Le quotidien de Glasgow, The Herald, rappelait avec humour le 10 juin dernier les clichés répandus sur Ecossais : "Des nationalistes romantiques élevés au malt", pour les journaux allemands; des "highlanders", pour la presse russe. Ce peuple impétueux serait donc, à en croire les journaux étrangers, favorable à la sécession. Pourtant les premiers sondages annoncent un "non" au référendum. La patrie de Braveheart aurait-elle donc perdu de sa fougue ?, se demande le quotidien écossais.
Pour El Diario, la réponse est claire : c'est oui. Dans les années 1970, les revendications d’indépendance étaient rythmées par le slogan "It’s Scotland Oil !" (c’est le pétrole de l’Ecosse). Mais "le débat [actuel] s’est déroulé avec la pondération qui caractérise la patrie d’Adam Smith (économiste écossais) et de David Hume (philosophe écossais)", souligne t-il : "la rationalité a dominé". Tandis que les Catalans manifestent aux cris de "l’Espagne nous vole !" (Espanya ens roba), les écossais réfléchissent plus concrètement au rôle déterminant de la Banque d’Angleterre dans leur économie ou aux conséquences de leur sortie de l’Union européenne, s'ils votaient pour l'indépendance, analyse le journal en ligne.
Face à des Ecossais finalement dépassionnés, les Catalans se concentrent sur des "aspects identitaires" et des "éléments culturels". Même si aucune date de référendum n’est encore annoncée par le gouvernement régional de Barcelone, certaines enquêtes laissent entendre que les Catalans voteraient majoritairement pour l’indépendance.
Un article de La Voz de Barcelona paru le 20 mai, "Destination Ithaque, tous à bord ?", explique l’approche passionnée des Catalans à l’égard d’une éventuelle sécession, en comparant leurs revendications au périple d’Ulysse pour regagner Ithaque. La preuve que, pour certains, la route vers l’indépendance a tout d’une Odyssée. Une conception qui n'est apparemment pas partagée par les Ecossais. Réponse dans les urnes le 18 septembre 2014.
[Illustration : Cagle Cartoons - source : www.courrierinternational.com]
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