domingo, 20 de maio de 2018

La place de la musique tzigane dans le repertoire classique

Musiciens tziganes


Écrit par OLIVIER BLOCHET

Relevant de l’improvisation, la musique tzigane s’est imposée en Europe centrale sans pourtant avoir donné lieu à l’écriture de partitions. Le répertoire s’est transmis de musiciens à musiciens, d’interprètes à interprètes, de pères en fils, et les noms des auteurs se sont perdus dans l’histoire tumultueuse d’un peuple souvent en quête de tranquillité plus que de reconnaissance.
Des musiciens de formations classiques, fascinés par cette musique alternant des vagues de tristesse lancinante avec l’allégresse joyeuse et insouciante de la liberté, se sont très largement inspirés de ce répertoire traditionnel « libre de droits » pour en faire des « classiques » au sens noble.
Ces compositeurs ont su adapter la musique tzigane selon leur propre sensibilité.
Joseph Haydn, pourtant adepte de structures musicales très classiques, a succombé aux rythmes endiablés et parfois dissonants des harmonies tziganes, pour preuve le dernier mouvement de son « Trio pour piano n° 393 intitulé « In the Gypsy’s style » (1795).
Quant à Brahms, dont les « Danses hongroises », composées entre 1867 et 1880, comblent les amateurs de musique classique, elles ne sont que la simple transcription pour piano de mélodies populaires jouées dans les fêtes populaires d’Europe centrale.
Le compositeur roumain Enesco retranscrira également pour le piano des mélodies populaires roumaines connues sous le nom de « Rhapsodie roumaines » (1901) avant de composer des pièces originales inspirées de la technique musicale tzigane faite de gammes chromatiques et de trémolos.
D’origine hongroise, Franz Listz s’aperçut très tôt que les musiques populaires hongroises et bohémiennes pouvaient être une source d’inspiration. Lui qui disait des Tziganes : « le soliste joue une mélodie faite de rupture de mode ou de rythme, il divague durant une improvisation sempiternelle », il composera « à la hongroise » 19 rhapsodies.
Inspiré par la virtuosité des musiciens de l’est, le compositeur espagnol Pablo de Sarasate composa en 1878 « Zigeunerweisen » (« Airs bohémiens ») une œuvre pour violon dans laquelle les thèmes tziganes et les  csárdás hongroises sont omniprésents.
Un peu plus tard, les compositeurs hongrois Béla Bartok et Zoltan Kodaly distinguèrent les musiques populaires roumaines et hongroises de la musique tzigane. Le second composa ses douze « Danses de Galánta » en souvenir de son enfance bercée par les violons et les chants en romani des musiciens tziganes de son village.
Pour sa part, Ravel fut un compositeur inspiré par la virtuosité des musiciens tziganes. En 1924, il composa sa « Rhapsodie tzigane » et il la dédia au violoniste virtuose Jelly d’Aranyi. On peut dire que Ravel, tant avec ses emprunts  à la musique populaire de l’est qu’à la musique espagnol et au jazz, a su s’affranchir des codes classiques et de son académisme.
La musique tzigane a pris toute la place qui lui revenait dans le répertoire classique. Il serait bon de lui en faire plus souvent le crédit.


[Source : olivier-blochet.over-blog.com]

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