Invité d'honneur de l'édition 2014, l'Argentine aurait contracté une vilaine dette auprès du Salon du livre de Paris, à la hauteur de 400.000 €. Un impayé qui tend l'ambiance, et pour lequel les organisateurs réclament un règlement dans les meilleurs délais.
Dans un communiqué non encore diffusé en français, les organisateurs assurent que le gouvernement argentin a violé l'accord et l'engagement de règlement pour l'édition 2014. Alors que « cette coopération a été un succès », assure le Salon, six mois plus tard, le ministère de la Culture de l'Argentine « n'a toujours pas respecté ses engagements contractuels ».
Il en découle un vide de 400.000 € dans les caisses et le Salon annonce qu'il reste sans réponse de la part des autorités argentines. « En dépit de l'amitié entre nos deux peuples, je demande que l'Argentine paye sa dette au Salon du livre de Paris », assure le commissaire général du Salon du livre Bertrand Morisset.
Et de souligner, non sans colère, qu'au plus fort de la polémique concernant le choix des auteurs argentins, il avait fermement défendu les choix effectués par le gouvernement du pays. 54 écrivains avaient été invités, avec de nombreux frais engagés pour les accueillir au mieux.
A l'occasion de la manifestation, inaugurée par Cristina Elisabet Fernández de Kirchner, présidente de l'Argentine, et le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, une vive polémique avait en effet explosé. Les organisateurs avaient dû faire face à la colère d'auteurs qui, depuis l'Argentine, contestait les choix d'écrivains invités, dénonçant de vulgaires copinages. Pour les organisateurs, « il n'y a[vait] eu en aucune manière une pression ou des choix politiques. Et puis ces chamailleries locales ne nous concernent pas ». Le Commissaire général avait alors souligné que les considérations politiques n'avaient pas leur place dans l'organisation des événements culturels.
« Ce qui nous unit, ce sont d'abord une histoire commune et des valeurs partagées, l'héritage des Lumières a inspiré l'émancipation de l'Amérique latine, et l'Argentine contemporaine en conserve toute l'empreinte », avait déclaré, le jour de l'inauguration, le premier ministre Jean-Marc Ayraut. Désormais, c'est un différend contractuel qui réunit les deux pays...
« Nous ne sommes pas un groupe de vautours », assure Bertrand Morisset. Le chargé de communication du Salon, n'en dit pas moins : « Les temps difficiles que connaît l'Argentine ne justifient pas d'une quelconque manière ce silence ou le non-respect des engagements contractuels pris entre le gouvernement argentin et la société organisatrice du Salon du livre. »
Une situation surtout inédite pour la firme Reed Exposition, qui organise des salons partout dans le monde. « Nous faisons la foire du livre de Tokyo, celle de Sao Paulo, de Shanghai, de Londres... cela ne nous était jamais arrivé », insiste Bertrand Morisset, dans la presse argentine.
Joints par ActuaLitté, les responsables de la communication du Salon confirment que la situation est délicate, actuellement, mais ne souhaite pas faire de plus amples commentaires. Bertrand Morisset, actuellement à la Foire de Francfort, n'était pas joignable.
Mise à jour 17 h 17 :
Le commissaire général, joint par téléphone, nous confirme les informations présentées. « Le contrat était clair, et la prestation a été parfaitement exécutée par les organisateurs français et argentins. Mais depuis trois mois, la société Reed Exposition est sans nouvelle des services argentins. »
Dans un courrier, adressé à la présidente du pays, « j'ai rappelé que notre projet était magnifique, et que nous nous étions félicités de cette belle réussite. Mais qu'à ce jour, nous n'avons eu aucune nouvelle, en dépit de nos relances et courriers. Il n'est pas question de faire un procès, mais simplement d'avoir des réponses à nos questions et de savoir quand Reed sera réglé pour sa prestation ».
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