terça-feira, 23 de julho de 2019

Critique : Maya

TORONTO 2018 : Mia Hansen-Løve voyage en Inde au cœur de l’amour et de la guerre en injectant de nouveaux motifs dans la douceur raffinée qui caractérise son cinéma




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"Je m’épanouis dans l’action, pas dans la parole", "ni psychanalyse, ni bouquin. Ma thérapie ne passe pas par ça." 1,80 m, 61 kilos, 32 ans : rapatrié à Paris après quatre mois de captivité en Syrie, Gabriel (Roman Kolinka) est meurtri. Simulacres d’exécution, sévices, déplacements forcés, cris des autres détenus, sentiment de culpabilité d’avoir laissé un collègue derrière lui : à part avec Fred (Alex Descas), libéré en même temps que lui, il n’arrive à échanger avec personne, se sentant vide et faisant le vide autour de lui. Il décide alors de partir en Inde, un pays dont on découvrira plus tard qu’il y a vécu les sept premières années de sa vie et où sa mère (Johanna ter Steege) est restée, pilotant une ONG à Mumbai. Mais c’est à Goa que Gabriel s’installe, dans un bungalow en bord de mer tout en retapant une petite maison à la campagne, sillonnant en solitaire et en scooter les environs, hantant les bars pour des aventures sans lendemain. Une latence, ponctuée de rappels à son passé douloureux, qui va prendre une nouvelle direction lorsqu’il rencontre Maya (Aarshi Banerjee), la fille de 17 ans (de passage au milieu d’études entre Londres et Sidney) de son parrain Monty (Pathy Aiyar), propriétaire d’un hôtel de luxe niché dans une nature paradisiaque. Au fil du temps qui passe entrecoupé par les périples de Gabriel à la découverte de l’Inde, une attirance se développe tandis que commencent à planer d’étranges menaces... 


Très belle histoire d’amour dont Mia Hansen-Løve sait à merveille saisir toutes les étapes en donnant le temps de s’installer aux nuances de son vaste récit, Maya est un film visuellement très riche et esthétiquement très accompli (avec Hélène Louvart à la direction de la photographie), la cinéaste ayant de toute évidence une connaissance approfondie des splendeurs de l’Inde, même si certains pourront ergoter sur le fait que l’intrigue se noue dans des milieux sociaux très privilégiés. Il est vrai également que la réalisatrice a peut-être voulu embrasser un trop-plein de thématiques autour du noyau sentimental et que quasiment tout le film repose sur les épaules d’un Roman Kolinka très solide mais dont la palette de comédien est encore en éclosion. Néanmoins, au-delà de ces quelques bémols, le long métrage fait preuve d’un très haut niveau de qualité cinématographique et offre tous les plaisirs raffinés d’une histoire à chapitres multiples.

Produit par Les Films Pelléas et les Allemands de Razor Film Produktion, Maya a été coproduit par Arte France Cinéma, ZDF/Arte, Orange Studio (qui pilote les ventes internationales), Sofinergie 5 FCM, Dauphin Films et Pio & Co.

[Source : www.cineuropa.org]

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