segunda-feira, 10 de julho de 2017

Vous aimeriez que votre ordinateur parle votre langue ?

La Bataille pour Wesnoth (version gaélique écossaise). Image reproduite avec la permission de iGàidhlig.net [1], © La Bataille pour Wesnoth 2017, conformément à la licence GPLv2+ [2].

Une version de cet article [3] a été initialement publiée sur r12n [4].
GunChleoc [5] est chef de projet pour le jeu de stratégie [6] Widelands [6] et une experte en localisation de logiciels libres. Voici ses conseils sur la façon de démarrer un projet de localisation dans une langue peu parlée :
1. Traduisez un logiciel libre [7].
Il sera ainsi beaucoup plus facile d'obtenir l'ajout de vos paramètres régionaux et vous pourrez contacter les développeurs directement si vous avez des questions. Il sera généralement aussi beaucoup plus facile de faire réviser votre traduction.

2. Quand vous repérez un logiciel libre, assurez-vous qu'il dispose d'une communauté d'utilisateurs et de développeurs actifs.

Ainsi, vous pouvez être sûr qu'il y aura une autre version dans l'avenir qui pourra inclure votre langue. Vérifiez s'il y a un système de traduction opérationnel, puis téléchargez le logiciel et assurez-vous qu'il vous plaise. Traduire quelque chose que vous n'aimez pas n'est pas amusant. D'autre part, il est préférable que le logiciel puisse s'exécuter sur plusieurs plates-formes (Linux, MacOS, Windows).

3. Commencez petit.

Choisissez un logiciel qui n'a pas trop de chaînes de caractères. Il sera ainsi moins effrayant et vous pourrez vous réjouir du travail accompli plus rapidement. Puis, passez à des projets avec un niveau de visibilité élevé comme Firefox.

4. Traduisez un logiciel que vous souhaiteriez utiliser vous-même.

De cette façon, vous pouvez repérer plus facilement les erreurs et les corriger à mesure que vous l'utilisez. Vous pouvez également opter pour un logiciel qui soit réclamé par votre communauté linguistique, mais assurez-vous qu'il ne soit pas trop lourd, tant que vous ne possédez pas l'expérience nécessaire. S'il est très volumineux mais que vous voulez vraiment le sélectionner, il faut demander aux développeurs s'il est possible de traduire seulement les champs les plus importants, comme ceux du menu.

5. Attention à la terminologie double des chaînes anglaises sources.

“Log in” et “Sign in” signifient exactement la même chose, de même pour “répertoires” et “dossiers” de votre disque dur. Certains de ces doublons  terminologiques sont dus à l'histoire de l'informatique et il n'est pas nécessaire pour vous de les prendre en compte. En premier lieu, assurez-vous que les deux mots anglais signifient vraiment la même chose.

6. Trouvez une personne avec qui parler de la nouvelle terminologie et des parties compliquées de vos traductions.

Si vous pouvez trouver une deuxième personne avec qui faire équipe dans votre tâche de localisation, c'est encore mieux.

7. Utilisez une mémoire de traduction [8].

De nombreux projets sont traduits via des plates-formes en ligne dotées d'une mémoire de traduction intégrée, mais vous pouvez également trouver des outils hors ligne gratuits comme Virtaal [9] ou Poedit [10]. En particulier lorsque vous commencez à travailler sur de multiples projets, tout avoir dans votre propre mémoire de traduction vous aidera à conserver la cohérence et à augmenter votre vitesse de traduction, car vous n'aurez pas à saisir la traduction de “OK” des milliards de fois. Utilisez un mélange des deux, mais assurez-vous toujours d'avoir bien tout téléchargé et alimentez Virtaal régulièrement.

8. Quand j'ai besoin d'aide pour une forme de pluriel, je joue habituellement la carte de « les Russes aussi en ont besoin », pour éviter tout risque d'une réponse du style : « pas la peine pour votre petite langue ».

Lorsque vous demandez quelque chose dont vous avez besoin pour votre langue, n'oubliez pas de toujours rester poli – la plupart des développeurs de logiciel libre font cela en tant que hobby pendant leur temps libre. Il est donc vraiment important de conserver une ambiance amicale et amusante pour tout le monde (sans dire que les lieux de travail ne devraient pas être amusants et conviviaux …). Les développeurs ont également toujours plus de bugs à réparer et de fonctionnalités à introduire dans la limite de leur temps libre. Alors, de grâce, soyez patient et n'envoyez un petit rappel poli que lorsque vous en avez vraiment besoin.

9. Construisez une base de données terminologiques accessible au public.

Si vous n'avez pas de compétences techniques, une feuille de calcul fera l'affaire pour débuter, mais une véritable base de données sera préférable à long terme. Elle vous permettra de garder de la cohérence et aidera vos utilisateurs s'ils ne connaissent pas la signification d'un nouveau terme. La cohérence est très importante pour vos utilisateurs pour leur éviter toute confusion. Par exemple, l'Allemand a deux traductions différentes pour « Log in », dont l'une peut aussi signifier « s'enregistrer » selon les localisations. C'est ennuyeux …

10. Lister les logiciels disponibles dans votre langue sur un site web, afin que les gens puissent les trouver.

Jeter un oeil à iGàidhlig [11] par exemple pour voir à quoi peut ressembler un tel site. Selon votre langue, il faudra également peut-être fournir des consignes d'installation d'un clavier et d'une police. Si vous pouvez vous associer à quelqu'un qui a des compétences en marketing et travaille avec la communauté, c'est super.

11. Après avoir acquis une certaine expérience, faîtes ajouter vos paramètres régionaux au Répertoire de données de paramètres régionaux classiques [12].

Cela placera votre langue dans le système informatique, ce qui est obligatoire si vous espérez enfin avoir votre langue sur les appareils mobiles. Vous devrez fournir les données, ce qui sera un autre travail (assez geek) de localisation.

12. Rappelez-vous que la localisation est à la fois utile et très amusante !

Il suffit de travailler sur vos fichiers petit à petit pour finir votre traduction.


Article publié sur Global Voices en Français : https://fr.globalvoices.org
URL de l’article : https://fr.globalvoices.org/2017/07/09/209433/
URLs dans ce post :
[1] iGàidhlig.net : http://www.igaidhlig.net/en/battle-for-wesnoth/
[2] GPLv2+ : https://www.gnu.org/licenses/old-licenses/gpl-2.0.html
[3] Une version de cet article : https://medium.com/r12n/so-youd-like-to-start-computing-in-your-own-language-f43c0e52e133
[4] r12n : https://medium.com/r12n
[5] GunChleoc : https://globalvoices.org/2017/04/12/you-can-conquer-digital-worlds-in-scottish-gaelic-thanks-to-hard-working-localizers/
[6] stratégie : https://wl.widelands.org/
[7] un logiciel libre http://fsffrance.org/index.fr.html
[8] mémoire de traduction : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mémoire_de_traduction
[9] Virtaal : http://virtaal.translatehouse.org/
[10] Poedit : https://wpchannel.com/poedit-outil-traduction-themes-plugins-wordpress/
[11] iGàidhlig : http://www.igaidhlig.net/en/
[12] Répertoire de données de paramètres régionaux classiques http://cldr.unicode.org/


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