quarta-feira, 17 de agosto de 2016

Cinéma. “Toni Erdmann”, un grand film allemand

Toni Erdmann sort le 17 août en France, trois mois après avoir enchanté le Festival de Cannes. Outre-Rhin, la presse s’est enthousiasmée pour cette tragi-comédie opposant une fille carriériste à son père soixante-huitard. La preuve avec cette critique de l’hebdomadaire Der Freitag.

Inès (Sandra Hüller) face à son père, cet inconnu (Peter Simonischek).

Quand un film sort en salle avec une réputation comme celle dont jouit Toni Erdmann depuis le Festival de Cannes, vous n’allez pas le voir seul au cinéma. A côté de vous siège l’enthousiasme qu’il a suscité et qui vous scrute plein d’espoir chaque fois que vous osez lui glisser un regard oblique : t’es du même avis que moi, hein ? Ce qui est fascinant, c’est que, au terme de deux heures et quarante-deux minutes de film, cet enthousiasme a revêtu le masque de l’étonnement : étonnement qu’un film provoque autant d’enthousiasme alors qu’il ne fait rien de ce que l’on attend normalement d’un film. 
 
Par exemple vers la fin, quand Toni Erdmann renonce à suivre ces rationalisations de l’intrigue qu’on appelle conventions, mais semble s’abandonner aux mouvements de ses personnages – comme quand la fille, en peignoir et pieds nus, s’échappe du brunch dénudé [où, sur un coup de tête, elle a sommé tous les convives de se présenter en tenue d’Eve] pour suivre son père à travers la ville, dans les rues, les parcs, entre les gens qui

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Matthias Dell
 

En bref

LE FILM
Toni Erdmann est le troisième film de la réalisatrice allemande Maren Ade. Il dresse le portrait d’Ines (Sandra Hüller), consultante à Bucarest pour une grande entreprise allemande. Là-bas, son travail est de réduire les coûts et d’optimiser les circuits de production, sans états d’âme. Un jour, son père (Peter Simonischek) débarque sans prévenir. Pour se faire une place dans la vie parfaitement réglée de sa fille, il s’invente un personnage : le facétieux Toni Erdmann. Les ennuis d’Inès ne font que commencer…
LA CRITIQUE
Présenté au dernier Festival de Cannes, Toni Erdmann a séduit public et critique – avant de repartir bredouille. Le film est sorti le 14 juillet en Allemagne, où la presse l’a accueilli de façon très positive. C’est “l’un des meilleurs films allemands depuis longtemps”, a applaudi la Frankfurter Allgemeine Zeitung. “La magie de ce film rappelle aux esprits chagrins pourquoi cela vaut tout de même le coup d’aller au cinéma”, a renchéri la Süddeutsche Zeitung, tandis que le magazine Der Spiegel décernait à la réalisatrice Maren Ade le titre de “sauveuse du cinéma allemand”. Toni Erdmann est sorti le 17 août sur les écrans français.
 
[Photo : Haut et Court - lisez la totalité de cet article sur www.courrierinternational.com]
 
 

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