Par Nathan Rivière
Aristides de Sousa Mendes,
consul général du Portugal à Bordeaux en 1940 est entré dans l’histoire de la
Seconde Guerre mondiale pour avoir délivré plusieurs milliers de visas à des
réfugiés qui tentaient de fuir la progression des troupes nazies. Ignorant les
ordres du gouvernement Salazar qui ordonnaient aux consuls de refuser l’octroi
de visas aux « étrangers de nationalité indéfinie », aux
« apatrides » et aux « Juifs », le diplomate délivra en
seulement neuf jours le précieux document à plus de 30 000 personnes, dont
10 000 Juifs.
Pour lui rendre hommage, une
délégation du « Voyage sur les traces des porteurs de visas Sousa
Mendes » a été reçue la semaine dernière à Bordeaux. Plusieurs dizaines de
descendants des récipiendaires de ces visas, dont beaucoup sont aujourd’hui
Américains et Canadiens, ont commencé ce voyage dimanche dernier par Paris,
accompagnés de deux petites filles du diplomate portugais. Suivant les pas de
leurs aïeux, les participants se sont ensuite rendus à Bayonne, Biarritz et Hendaye,
avant de franchir la frontière pour gagner l’Espagne et le Portugal.
Lors d’une
réception à la préfecture, durant leur étape en Gironde, le préfet Michel
Delpuech a rappelé que « la décision du consul général fut difficile mais
mûrement réfléchie : pendant trois jours et deux nuits, il s’enferma dans
sa chambre. Et elle fut radicale : décision prise, il passa jours et nuits
à délivrer inlassablement des visas et ne s’arrêta que forcé ».
Sousa Mendes fut en effet destitué de ses fonctions et termina sa vie dans la
pauvreté en 1954.
C’est en 1966 qu’il fut
déclaré « Juste parmi les Nations » mais réhabilité que vingt ans
plus tard, le 15 novembre 1986, par la République portugaise.
Le voyage sur les traces de
ces porteurs de visas s’achèvera le 23 juin.
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