Trois ans après le premier exercice, le Commissariat général au développement durable actualise le potentiel des « technologies vertes » françaises. L’hydrogène et les énergies marines sortent du lot.
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D'ici 2020, l'hydrogène et les énergies marines présentent les perspectives de développement les plus prometteuses pour la France. |
La crise économique, les avancées
technologiques, la modification des dispositifs de soutien, l'évolution des marchés mondiaux depuis ces trois
dernières années ont conduit le ministère de l'Ecologie à mettre à jour ses
orientations pour le développement des filières industrielles françaises de
l'économie verte. Dans un
document du Commissariat général au développement durable (CGDD), les 18 filières vertes identifiées en 2010 sont à nouveau auscultées, afin de connaître leur
niveau de développement et le positionnement de la France dans le panorama
international.
De nouvelles filières matures
"L'analyse de l'évolution des filières entre 2009 et 2012 indique une progression globale de la majorité de
celles-ci. Cette progression apparaît cependant plus marquée pour des filières
en émergence ou qui étaient en décollage en 2009", peut-on lire dans l'étude. Ainsi, les filières du
solaire photovoltaïque, de l'éolien terrestre, des véhicules décarbonés et du
stockage de l'énergie peuvent désormais être qualifiées de filières matures aux côtés des
filières de l'eau et du génie écologique, du recyclage ou encore des
agrocarburants de première génération identifiées comme telles dès 2010.
Classées dans les filières émergentes en 2010, les
filières des agrocarburants de deuxième génération, de la chimie verte, des
infrastructures smartgrid, des biopolymères et de l'hydrogène associé aux piles
à combustible sont désormais en phase
de décollage. "La filière hydrogène et pile à combustible a
connu des développements significatifs depuis 3 ans, grâce notamment au
programme Horizon Hydrogène Energie (budget total de 190 millions d'euros sur
la période 2009-2016). Le chiffre d'affaires de la filière est ainsi passé de
près de 136.000 euros en 2009 à 4,8 millions d'euros en 2011",
détaille le CGDD.
40.000 emplois attendus dans les énergies
marines d'ici 2020
La synthèse de ces travaux fait ressortir le
positionnement actuel de la France dans le panorama international. Ainsi, les
acteurs français sont en tête de peloton dans les filières de la gestion de
l'eau et des déchets, mais également dans les énergies marines, la biomasse
énergie, les véhicules décarbonés, les smartgrids ou encore le stockage d'énergie.
A contrario, la France accuse toujours un certain retard face à une concurrence
plus avancée dans le solaire et l'éolien. "Une nette progression
vers l'objectif 2020 est observée, toutefois la traduction industrielle de
cette évolution reste limitée, en raison de la concurrence internationale et
des bouleversements économiques et réglementaires survenus au cours des 3
années passées", peut-on lire dans le rapport.
D'ici 2020, l'hydrogène et les énergies
marines présentent les perspectives de développement les plus prometteuses pour
la France : "les perspectives de développement des énergies
marines, en décollage, sont particulièrement attractives et pourraient
contribuer (en incluant l'éolien offshore) à la création de près de 40.000
emplois directs et indirects d'ici 2020". Le marché annuel a été
estimé à 15 milliards d'euros en 2020. Pour l'hydrogène, selon le rapport, la
France dispose d'atouts à faire valoir sur l'ensemble de la chaîne de valeur :
des capacités de recherche de premiers plans, des acteurs industriels reconnus
sur l'hydrogène, l'énergie ou la mobilité et des PME dynamiques et innovantes.
Les secteurs du bâtiment économe, des
véhicules décarbonés et des smartgrids sont également porteurs, mais la
concurrence sera rude à l'international. "Le financement des
opérations de rénovation thermique peut par ailleurs être un facteur limitant
dans un contexte économique difficile", ajoute le CGDD.
En revanche, en dépit d'une forte maîtrise
technologique, les filières du captage et stockage de carbone (CCS), des
agrocarburants de 1ère génération et ceux à base d'algues présentent de
faibles perspectives de développement à court terme. "Les biocarburants
algaux nécessitent de véritables ruptures technologiques et la filière captage,
stockage et valorisation du CO2 rencontre des difficultés sur la
partie stockage", résume le rapport, sans oublier les freins liés
à l'acceptabilité sociale des projets CCS et leur viabilité économique.
Florence Roussel
[Illustration : Maxim Kazmin - source : www.actu-environnement.com]
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