Après trois ans passés au Brésil, le consul général de France à de São Paulo, Sylvain Itté devient le directeur du cabinet de la ministre déléguée, chargée des Français de l’étranger. Avant de prendre ses nouvelles fonctions, Sylvain Itté a accordé un entretien-bilan à Aujourd’hui le Brésil.
Sylvain Itté, consul général de France à São Paulo (2009/2012)
Aujourd'hui le Brésil : Vous quittez le Brésil après y avoir été en poste pendant trois ans en qualité de consul général de France à São Paulo. Quelles ont été les principales actions que vous avez menées avec votre équipe ?
Sylvain Itté : Mes trois ans passés en poste à São Paulo ont d'abord été marqués par les retombées immédiates de l'année de la France au Brésil, qui nous ont permis, à mon équipe et à moi, d'agir dans la lancée des dynamiques de coopération mises en place au cours des nombreux mois qu'a duré l'événement tout le long de 2009, année de mon arrivée au Consulat.
Dès mes débuts ici, j'ai ainsi pu accompagner le lancement de la coopération franco-brésilienne en faveur d'Haïti, à la suite du tremblement de terre.
Sur le plan culturel, des projets de partenariat toujours plus riches et diversifiés ont continué à voir le jour, grâce au travail avec nos interlocuteurs brésiliens comme le SESC, qui a accueilli des événements d'envergure avec le spectacle d'Ariane Mouchkine "Les Naufragés du fol espoir" ou l'exposition de la Villette sur Miles Davis.
Je retiendrai aussi de ces années à São Paulo le travail que nous avons réalisé en commun avec mes collègues des autres représentations francophones à São Paulo autour de la semaine de la francophonie, qui s'est déroulée tous les ans au mois de mars, avec un succès croissant.
ALB : Vous avez attaché une importance particulière à la coopération universitaire franco-brésilienne. Quels ont été les faits marquants ?
Sylvain Itté : S'agissant de la coopération universitaire, que je considère comme tout à fait stratégique dans la relation entre les deux pays car porteuse de notre avenir commun, j'ai eu la satisfaction de contribuer à la création de chaires françaises au sein des trois universités de l'Etat de São Paulo, USP, UNESP et UNICAMP, permettant l'accueil de professeurs français sur des périodes allant d'un mois à un an et qui n'ont cessé de voir leur nombre augmenter depuis 3 ans.
J'espère également pouvoir revenir prochainement à São Paulo pour participer à l'inauguration d'une maison de l'étudiant étranger, dont l'idée est partie d'une réflexion menée à la Résidence en 2009 entre le recteur de la USP, l'Ambassadeur de France et le maire de São Paulo.
ALB : 14 797 Français sont inscrits au Consulat de São Paulo. Quelles ont été vos priorités à l'égard des ressortissants français ?
Sylvain Itté : Je n'oublie bien entendu pas mes compatriotes, toujours plus nombreux à s'installer dans la circonscription de São Paulo. L'amélioration du service rendu par les services du consulat est toujours au cœur de mes préoccupations et je pense qu'avec l'ensemble des agents du poste nous avons tout mis en œuvre pour venir en aide à nos compatriotes, notamment les plus fragiles et les plus démunis.
Les questions liées à la scolarité des Français comme des amis brésiliens au sein du dispositif de la Fondation 'Liceu pasteur" ont également été essentielles, et j'espère que le projet d'une nouvelle unité pour le lycée Pasteur verra le jour en 2013, afin de répondre à la demande croissante de place dans l'enseignement français.
Plus généralement, je repars de São Paulo avec la conviction que l'importance de notre partenariat stratégique avec le Brésil va continuer à croître de manière décisive au cours des prochaines années, pour le bien des deux pays.
ALB : Que pensez-vous des relations entre la France et le Brésil aujourd’hui ?
Sylvain Itté : Il ne fait aucun doute que la France peut et doit continuer à considérer le Brésil comme un partenaire primordial. Nous avons la chance de bénéficier d'une relation exceptionnelle avec nos amis brésiliens et d'un "capital de sympathie" important, malgré la popularité du Brésil auprès d'un grand nombre de nations.
Sylvain Itté : Il ne fait aucun doute que la France peut et doit continuer à considérer le Brésil comme un partenaire primordial. Nous avons la chance de bénéficier d'une relation exceptionnelle avec nos amis brésiliens et d'un "capital de sympathie" important, malgré la popularité du Brésil auprès d'un grand nombre de nations.
Il nous appartient donc de préserver ce capital, de se montrer à la hauteur des liens qui se sont noués entre nos deux pays et de continuer à travailler ensemble dans l'intérêt de nos deux sociétés.
A cet égard, la communauté française au Brésil devrait continuer à croître au cours des prochaines années, que ce soit dans les centres qui attirent traditionnellement les Français comme Rio ou São Paulo, mais aussi dans les grandes villes de l'intérieur, qui représentent un potentiel important pour nos industries.
C'est cette présence française accrue qui constituera un atout fondamental dans le renforcement des relations franco-brésiliennes.
ALB : Quel regard portez-vous sur le Brésil ?
Sylvain Itté : Le Brésil est un pays encore en plein essor et doté d'un potentiel de croissance énorme, mais qui nécessite de mettre en place certaines réformes structurelles pour que cette croissance se fasse de manière équilibrée et pour que le pays puisse réellement profiter des deux opportunités historiques que vont représenter la Coupe du Monde et les JO.
Sylvain Itté : Le Brésil est un pays encore en plein essor et doté d'un potentiel de croissance énorme, mais qui nécessite de mettre en place certaines réformes structurelles pour que cette croissance se fasse de manière équilibrée et pour que le pays puisse réellement profiter des deux opportunités historiques que vont représenter la Coupe du Monde et les JO.
ALB : Vous venez d’être nommé directeur du cabinet de la ministre déléguée, chargée des Français de l’étranger, Mme Hélène Conway-Mouret. Qu’est-ce que représente pour vous la création d’un ministère dédié aux Français à l’étranger ?
Sylvain Itté : La création d'un ministère dédié aux Français établis à l'étranger s'articule avec l'élection de leurs premiers représentants à l'assemblée nationale en juin 2012 et marque la volonté affirmée lors de la campagne présidentielle du Président de la République, François Hollande, de prendre en compte de manière spécifique les problématiques liées à l'expatriation de nos compatriotes et de considérer qu'ils sont une chance pour le rayonnement de la France dans le monde.
Ce sont aujourd'hui 12 sénateurs et 11 députés qui représentent les quelques 2,5 millions de Français résidents à l'étranger. Ces deux phénomènes correspondent à la prise de conscience de l'importance acquise au fil du temps par la communauté des Français de l'étranger, d'une part et d'autre part, du fait que ces Français possèdent des intérêts qui leur sont propres, différents de ceux de leurs compatriotes résidents en France, mais qui répondent aussi, malgré tout, à leurs préoccupations en tant que Français.
Cette spécificité, qui émerge de plus en plus comme thème du débat public, méritait que le gouvernement y consacre des moyens institutionnels, tant au niveau législatif qu'au plan de l'exécutif. Les priorités de notre nouvelle ministre concerneront les droits et les devoirs des Français de l'étranger.
Quelle va être votre mission au sein de ce ministère ?
Sylvain Itté : Auprès d'Hélène Conway-Mouret, qui connait parfaitement les questions liées aux Français de l'étranger, puisqu'elle est elle même issue de ce milieu, je m'attacherai à aider à la définition et à la mise en œuvre d'une politique ciblée destinée aux Français de l'étranger qui soit juste et équitable, qu'il s'agisse des questions de scolarisation, du maintien des services publics consulaires ou de la solidarité nationale.
Sylvain Itté : Auprès d'Hélène Conway-Mouret, qui connait parfaitement les questions liées aux Français de l'étranger, puisqu'elle est elle même issue de ce milieu, je m'attacherai à aider à la définition et à la mise en œuvre d'une politique ciblée destinée aux Français de l'étranger qui soit juste et équitable, qu'il s'agisse des questions de scolarisation, du maintien des services publics consulaires ou de la solidarité nationale.
Il faut savoir que la France est le seul pays au monde, je dis bien le seul, qui assure une telle protection et solidarité envers ses ressortissants expatriés. La République à des devoirs envers eux comme ces derniers en ont envers la communauté nationale et la France en général. C'est une mission exaltante qui m'attend et j'espère que mes 30 années au service de mon pays seront utiles pour aider le gouvernement à prendre les bonnes et justes mesures. C'est, en tout cas, ma modeste ambition.
ALB : Est-ce que l’on connaît la personne qui vous succédera ?
Sylvain Itté : Il n'y a à ce jour aucun remplaçant désigné. Mon départ précipité au début de l'été n'a pas encore permis de sélectionner et de proposer au Ministre le nom d'un diplomate. Une seule chose est sure, São Paulo est aujourd'hui un des postes consulaires les plus important dans le monde et les candidatures de qualité ne manqueront pas.
Sylvain Itté : Il n'y a à ce jour aucun remplaçant désigné. Mon départ précipité au début de l'été n'a pas encore permis de sélectionner et de proposer au Ministre le nom d'un diplomate. Une seule chose est sure, São Paulo est aujourd'hui un des postes consulaires les plus important dans le monde et les candidatures de qualité ne manqueront pas.
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