[Blog You Will Never Hate Alone] C'est triste à dire, mais en tant que juif, je peux l'affirmer: nous sommes tous des obsédés sexuels.
C'est le
jour de sa bar-mitsva que le juif épouse sa condition de baiseur
intrépide.
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Écrit par Laurent Sagalovitsch
De toute éternité, avant même l'aube de la
création, le juif est un queutard invétéré. J'en suis le meilleur exemple, moi
dont la vie sexuelle est aussi palpitante qu'un épisode inédit de Derrick dans
sa version originale. Je baise comme je prie. Je prie comme je fornique. Si
jamais il m'arrive de penser, ce sont des pensées lubriques qui me viennent
spontanément à l'esprit. Le sexe est mon dieu, le cul mon soleil, la
fornication ma lune.
Il faut le savoir: les juifs entre eux nomment le mur des Lamentations
le mur des Copulations, et la légende dit que seuls les juifs qui auront
répandu un peu de leur semence entre les pierres du mur sacré, ceux-là
seuls connaîtront la rédemption et la gloire éternelle.
Voilà
pourquoi ils se collent de si près au mur. Non point pour épouser la
fraîcheur de la pierre ou glisser un ridicule morceau de papier –immonde
subterfuge destiné à abuser de la crédulité du goy–, mais pour y
déposer, grâce à une technique millénaire connue d'une poignée de
privilégiés et enseignée dans toutes les yeshivas
de la planète –un mouvement de poignet d'une subtilité infinie–,
quelques gouttes séminales qui lui ouvrent alors grandes les portes des
cieux infinis. Notre planté de bâton à nous.
D'ailleurs,
regardez-le quand il prétend prier, de ce mouvement de balancier qui le
fait aller d'arrière en avant en une sorte de gymnastique perpétuelle.
Quiconque le verra ainsi s'agiter louera son amour de l'Éternel, la
vigueur de sa croyance, la grandeur de sa dévotion, la ferveur de sa
foi. Grave erreur.
S'il
s'agite de la sorte comme un automate détraqué, ce n'est point pour
louer un quelconque dieu mais pour mieux s'échauffer les reins quand il
s'agira d'entreprendre de retour du shabbat son cheptel de femmes
lascives qui l'attendent au coin du feu, à côté du couscoussier, toutes
frémissantes d'huile d'olive et de cigarettes au miel.
La
faute à cette malheureuse circoncision, quand à peine né, il se fait
tripoter par les mains indélicates d'un scélérat de rabbin qui profite
d'une seconde d'inattention pour lui ravir un bout de son prépuce.
Comment voulez-vous qu'après un tel traumatisme, le juif ne passe pas le
reste de sa vie à la recherche de ce membre perdu? C'est la quête de
toute son existence. Comme l'invalide qui continue à souffrir longtemps
après avoir perdu son bras ou sa jambe, le juif souffre jusqu'à l'heure
de sa mort de ce bout de peau arraché à l'aube de sa vie.
Il
multiplie les conquêtes pour combler ce manque, et dans ces étreintes
successives, c'est le fantôme de son prépuce qu'il essaye de
ressusciter. Moi aussi je cherche toujours le mien. Je le cherche à
toute heure, en toute occasion. Toujours en vain.
Si
jamais mon prépuce pouvait renaître à la vie, je serais à jamais
débarrassé de mes perversions quotidiennes qui m'empoisonnent
l'existence. J'écrirais des romans à la pelle. Je siégerais au jury du
prix Goncourt. Je passerais à la télé et ma belle-mère me citerait en
exemple devant ses amies.
C'est
à 13 ans que le juif devient ce débauché incontinent qui enfourche tout
ce qui se présente à ses érections naissantes: l'âge de sa bar-mitsva,
quand il quitte métaphoriquement le royaume de l'enfance pour rentrer
dans la communauté des hommes. Et pour y rentrer, il y rentre en des
attitudes qui pour le coup –croyez-moi sur parole– n'ont vraiment rien
de métaphoriques.
Peu le savent, mais quand la cérémonie s'achève, une fois les lampions de la fête éteints, le nouvel élu ne rentre pas chez lui dépaqueter les centaines de colis où sommeillent huit paires de jumelles, sept montres, douze réveille-matin, vingt-trois boutons de manchette et quatre-vingt-deux calculatrices –du moins, c'était ainsi à mon époque.
Non, c'est de force que ses parents, la mère en tête –oui, la mère, en tapant comme une possédée avec sa louche sur son couscoussier millénaire tout en poussant des youyous qui font lever les morts–, emmènent le fruit de leur union dans des lieux de perdition où des nuits durant, il s'en va découvrir les plaisirs de la chair.
C'est ce jour-là qu'il épouse sa condition de baiseur intrépide. Qu'il comprend que l'étude de la Torah, de la Kabbale et du Talmud n'étaient que des paravents destinés à mieux lui cacher la déréliction de la fornication, la beauté des étreintes interdites, la volupté des envolées séminales, la splendeur immaculée de la communion des corps.
En l'espace d'une nuit, il troque l'innocence de son enfance pour embrasser sa condition de conjuré priapique jamais repu. Moi aussi, j'ai connu pareille infortune. Je n'étais qu'un bambin qui rêvait de Rocheteau et de Borg; le jour d'après ma bar-mitzva, je ne pensais plus qu'à ma voisine de palier, Madame Serfati, dont la poitrine généreuse, tout à la fois suave et nourricière, promettait des étreintes endiablées.
À partir de cet instant, les dés sont jetés. L'enfant devenu homme passera son temps à collectionner les conquêtes et à jeter son dévolu sur le premier jupon croisé; tout juste entre deux parties de papillotes en l'air trouvera-t-il le temps de filer chez le psychanalyste s'interroger sur la nature de ce démon qui l'habite.
Ce dernier –pervers d'entre les pervers, monstre lubrique né du cerveau de cet apostat de Freud– lui dira alors la douleur de l'exil, l'angoisse de l'exode, l'attirance pour la mère, le rejet du père, le ressac de la vie, entre les scintillements de la mort et les palpitations de la vie. Le sexe comme seul exutoire aux tourments métaphysiques de l'âme juive.
Pourquoi croyez-vous donc que les Juifs n'ont pas voulu reconnaître le Christ comme leur messie? C'est que le Christ à l'heure de sa crucifixion, dans toutes les représentations dont on dispose, a le sexe en berne, flasque comme une limace anémique. Eût-il présenté le visage fier d'une turgescence indomptable que c'est dans l'allégresse que les juifs se seraient convertis –moi le premier. J'aurais été un catholique de souche et au lieu d'écrire des idioties dans Slate, je tiendrais une tribune dans Valeurs actuelles.
Faute de quoi, voilà les juifs condamnés à errer à la surface de la Terre.
Le dos courbé, la queue entre les jambes mais, grâce à Dieu –tous les antisémites vous le diront–, les couilles toujours en or!
Non, c'est de force que ses parents, la mère en tête –oui, la mère, en tapant comme une possédée avec sa louche sur son couscoussier millénaire tout en poussant des youyous qui font lever les morts–, emmènent le fruit de leur union dans des lieux de perdition où des nuits durant, il s'en va découvrir les plaisirs de la chair.
C'est ce jour-là qu'il épouse sa condition de baiseur intrépide. Qu'il comprend que l'étude de la Torah, de la Kabbale et du Talmud n'étaient que des paravents destinés à mieux lui cacher la déréliction de la fornication, la beauté des étreintes interdites, la volupté des envolées séminales, la splendeur immaculée de la communion des corps.
En l'espace d'une nuit, il troque l'innocence de son enfance pour embrasser sa condition de conjuré priapique jamais repu. Moi aussi, j'ai connu pareille infortune. Je n'étais qu'un bambin qui rêvait de Rocheteau et de Borg; le jour d'après ma bar-mitzva, je ne pensais plus qu'à ma voisine de palier, Madame Serfati, dont la poitrine généreuse, tout à la fois suave et nourricière, promettait des étreintes endiablées.
À partir de cet instant, les dés sont jetés. L'enfant devenu homme passera son temps à collectionner les conquêtes et à jeter son dévolu sur le premier jupon croisé; tout juste entre deux parties de papillotes en l'air trouvera-t-il le temps de filer chez le psychanalyste s'interroger sur la nature de ce démon qui l'habite.
Ce dernier –pervers d'entre les pervers, monstre lubrique né du cerveau de cet apostat de Freud– lui dira alors la douleur de l'exil, l'angoisse de l'exode, l'attirance pour la mère, le rejet du père, le ressac de la vie, entre les scintillements de la mort et les palpitations de la vie. Le sexe comme seul exutoire aux tourments métaphysiques de l'âme juive.
Pourquoi croyez-vous donc que les Juifs n'ont pas voulu reconnaître le Christ comme leur messie? C'est que le Christ à l'heure de sa crucifixion, dans toutes les représentations dont on dispose, a le sexe en berne, flasque comme une limace anémique. Eût-il présenté le visage fier d'une turgescence indomptable que c'est dans l'allégresse que les juifs se seraient convertis –moi le premier. J'aurais été un catholique de souche et au lieu d'écrire des idioties dans Slate, je tiendrais une tribune dans Valeurs actuelles.
Faute de quoi, voilà les juifs condamnés à errer à la surface de la Terre.
Le dos courbé, la queue entre les jambes mais, grâce à Dieu –tous les antisémites vous le diront–, les couilles toujours en or!
[Photo : Simon-Williams-Im via Flickr - www.slate.fr]
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