Encouragées par l’impayable Laurence Rossignol, ministre des Familles, des Femmes et des Enfants (un beau programme), une flopée de boutiques féministes aussi bruyantes que groupusculaires a réussi à priver le public des Césars de la présence du grand Roman Polanski, 83 ans. Drôle de victoire.
Roman Polanski. Sipa. Numéro de reportage : 00757239_000015.
Toutes victimes, tous coupables. Si vous êtes une femme, cherchez bien, vous avez forcément souffert – si ce n’est d’agression ou de harcèlement, d’injustice salariale ou de partage inéquitable des tâches ménagères. Vous devez dénoncer. Et si vous êtes un homme, vous avez forcément dérapé – si ce n’est par la violence, par des regards ambigus ou des pensées égrillardes. Vous devez payer. Dans le monde déprimant des nouvelles féministes1, à la fois plaintives et vindicatives, le ressentiment des unes ne peut se satisfaire que de la destitution des autres. Pas de quartier, pas de prisonnier2. Roman Polanski a échappé à la Justice américaine, il n’échappera sans doute jamais aux griffes des ligues de vertu qui prétendent redresser tous les torts faits aux femmes hier aujourd’hui et demain. En renonçant à présider les Césars, il les a au moins privées du plaisir d’exhiber sur tous les écrans leur haine bardée de bonne conscience.
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Il ne fait aucun doute, y compris pour lui-même, que Polanski a gravement fauté, en 1977, lorsqu’il a eu « des relations sexuelles illégales » avec une jeune fille de 13 ans. S’il a fui les États-Unis après avoir accepté de répondre de son acte, c’est parce que l’acharnement d’un juge pouvait lui…
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