Le n’importe quoi mégalomane au Palais de Tokyo
On retrouve au Palais de Tokyo toutes les figures imposées houellebecquiennes : clichés de parkings déserts, de supermarchés en faillite ou de pavillons glauques. Mais l'écrivain nous parle aussi d'amour, notamment pour son chien.
Écrit par Paulina Dalmayer
Toute exégèse serait abusive et redondante. Michel Houellebecq a pris soin d’expliquer l’arrangement de l’exposition hors normes – un espace de près de 2 000 m2 auquel ne peuvent aspirer que les plus grandes stars de l’art contemporain – qui lui est dédiée au Palais de Tokyo jusqu’au 9 septembre. Avec une certaine dose d’insolence, l’écrivain a déclaré : « Ce n’est pas vraiment une synthèse de mes livres, mais j’emploie la même méthode, avec un démarrage très plombant, sinistre, avec une réalité indiscutablement réelle, une longue partie intermédiaire où ça part un peu dans tous les sens, ce que j’appelle le n’importe quoi mégalomane, et une fin très évanescente. » Le parcours démarre ainsi avec une succession de paysages houellebecquiens, parfaitement conformes aux attentes de la critique et des visiteurs. Encore que. À l’entrée, l’injonction « Il est temps de faire vos jeux », inscrite sur la photo d’un ciel à peine éclos de l’obscurité de la nuit, introduit une légère appréhension quant aux intentions du maître des lieux. Radicale et énigmatique à la fois, l’interpellation trouve son écho dans la salle voisine, où une autre photographie, rappelant à s’y méprendre une capture d’écran d’un jeu vidéo guerrier hyperréaliste, se trouve gratifiée d’une épigramme : « Vous n’avez aucune chance. Continuer ? »
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« Michel Houellebecq – Rester vivant », Palais de Tokyo, Avenue du président Wilson, Paris 16ème, jusqu’au 11 septembre 2016.
[Source : www.causeur.fr]
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