Des milliers d'Argentins ont manifesté le 19 janvier après avoir appris le décès du procureur Alberto Nisman. Celui-ci s'apprêtait à révéler des informations compromettantes sur la présidente Cristina Kirchner.
Retrouvé mort dans sa baignoire, le procureur Alberto Nisman s'apprêtait à exposer devant la commission de législation pénale de la Chambre des députés le 19 janvier les preuves montrant que la présidente Cristina Kirchner et ses proches voulaient couvrir les Iraniens, soupçonnés d'être les auteurs de l'attentat contre l'Association mutuelle israélo-argentine de Buenos Aires (Amia), qui avait fait 85 victimes en 1994.
"Justice ne sera jamais faite"
"En 1995, pendant la commémoration à l'occasion du premier anniversaire de la tragédie, en voyant les pleurs inconsolables des familles des victimes, le tout nouvel ambassadeur israélien s'était demandé pourquoi ils étaient si désespérés, alors qu'en Israël ces morts se produisent au quotidien. Son assistante lui répondit : ils sont désespérés, car ils savent que justice ne sera jamais faite. La découverte du cadavre de Nisman, enfermé dans une salle de bains de son appartement, est une nouvelle et macabre corroboration de cette prophétie", écrit le quotidien La Nación. Nisman avait dédié ses quatorze dernières années à enquêter sur cet attentat, l'un des pires de l'histoire argentine, qui n'a toujours pas de coupables.
Le journal rapporte que des mobilisations pour protester contre cette mort et pour demander justice se sont organisées dans tout le pays via les réseaux sociaux. Le hashtag #YoSoyNisman (Je suis Nisman) s'est rapidement propagé sur Facebook et Twitter. Cette mort – la justice n'écarte pas la possibilité d'un suicide masqué – a provoqué une onde de choc dans le pays, et le gouvernement a décidé de déclasser des informations secrètes sur les communications maintenues entre des agents d'intelligence accusés par le procureur de donner des informations à l'Iran.
[Photo : AFP/
Sem comentários:
Enviar um comentário