Mariner 1, la mission spatiale qui fit rire Arthur C. Clarke
Le repos aoûtien donne l'occasion au journaliste éreinté d'une année de vigilance de se replonger dans quelques blagues potaches. Et l'une d'entre elles, bien connue dans les milieux de la typographie, est celle qui coûta à l'État américain plus de 80 millions $. C'était en 1962, et la NASA n'a pas fini de s'en mordre les doigts.
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Mariner 1, NASA |
Première sonde du programme Mariner, lancée le 22 juillet avec pour objectif un survol de Vénus, Mariner 1 est devenue l'objet de plusieurs railleries. La sonde devait recueillir des informations, mais cinq minutes après le décollage, la mission est abandonnée.
Richard Morrison, directeur des lanceurs pour la NASA, sera interrogé par le Congrès. Sa conclusion est simple : seule une erreur typographique dans l'une des équations gérées par l'ordinateur a pu provoquer la modification de la course.
En cause, une barre suscrite, sorte de trait d'union que l'on peut trouver au-dessus d'une lettre ou d'un chiffre. (voir Google Books)
Arthur C. Clarke, auteur de science-fiction, était intervenu pour l'occasion. On aurait plus aisément imaginé que AE van Vogt aurait pris la parole. Après tout, sa saga, Le Monde des Ā, s'y prêtait plus - du fait de cette barre suscrite, justement.
Dans le livre The Promise of Space, publié en 1968, Clarke écrira que la mission fut donc « détruite par le trait d'union le plus cher de l'histoire ». Et pour cause, donc, 80 millions $ anéantis dans l'opération.
Le symbole ne serait peut-être pas tout à fait celui-ci, si l'on se réfère au rapport de la NASA de l'époque. Simplement, il fallait simplifier pour un public non averti, et pas vraiment au fait des lois de la thermodynamique.
Juste assez pour ne pas s'envoyer en l'air... direction Vénus.
Écrit par Nicolas Gary
[Source : www.actualitte.com]
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