sexta-feira, 27 de julho de 2012

Trois jeunes, trois discours sur la langue



Le 25 juillet 2012, 18 h 30. Dans la foulée du Forum mondial de la langue française d'il y a quelques semaines, il y avait sur les ondes de Radio-Canada une discussion entre trois jeunes gens (un Québécois, un Français de passage à Montréal et un Français habitant la Belgique), sur leur rapport à la langue dans la vie quotidienne.
(En passant, je note que dans ce genre de débat, on n'invite jamais les Africains dits francophones qui ont d'autres chats à fouetter que de s'inquiéter sur l'avenir de la langue française.)
Bon, il était évident que tout le monde a commencé par déclarer son grand amour du français et l'importance de la langue dans sa vie.
À partir de là, les discours ont divergé. Ce qui m'a vraiment sidéré c'étaient combien le jeune chanteur Québécois  avait intériorisé tout ce vieux discours anti-québécois dont j'ai beaucoup parlé dans ces pages. Bon, il n'était pas contre la langue populaire et les mots du terroir, les québécismes, mais l'ennemi c'était l'anglais et surtout l'anglicisation de la structure du français. "Achaler" est bon, mais "marcher sur la rue" est à proscrire. Et tout ça vient de notre situation de petit peuple menacé dans une mer anglophone.
Quant au jeune comédien français, venu au Québec présenter sa pièce satirique "Top Management",  il a pris soin de se distancier de tout un discours anti-langue populaire, anti-jeunes et anti-banlieue pour ensuite parler du renouvellement du français. Le français n'est pas menacé en France. Les anglicismes qui ne cessent d'étonner les Québécois qui débarquent en France sont des phénomènes de mode. Autrefois on disait "je suis surbooké." Maintenant, on dit "je suis charrette."
Pour le Français travaillant à Bruxelles mais vivant dans une région flamande, le français n'était pas menacé, mais il devait coexister avec le flamand. Par exemple, l'interviewé apprenait le flamand parce qu'il n'était pas question d'utiliser le français de manière officielle dans sa région.
Quant à l'anglais et les anglicismes, le point de vue belge était fort intéressant. L'anglais est une langue neutre entre les trois communautés linguistiques (avec la minorité germanophone.) La publicité, par exemple, était souvent en anglais parce que tout le monde pouvait la comprendre.
Trois contextes géopolitiques, trois discours différents. Chez le Québécois, c'est la défense de la langue dans ses structures. L'anglais est l'ennemi.
Chez le français, c'est le renouvellement de la langue par la créativité des jeunes. La présence de l'anglais est un faux problème.
Chez le Belge, c'est la coexistence avec le flamand qui est le problème, si on doit parler de problème. L'anglais est la langue commune.
Rien de très nouveau dans tout cela, mais c'était amusant d'entendre ces discours dans la bouche de trois jeunes.
Par s1allard 





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