Saviez-vous que le mot "aujourd’hui" était un pléonasme ? Lydia
Mammar revient sur ces étrangetés de notre chère langue française, qui
la rendent si complexe mais si belle ! Extraits de "Pourquoi tout ce que
vous croyez être vrai est faux" (1/2).
« Faire une coupe sombre » signifie procéder à une petite suppression ou diminution.
« Aujourd’hui » est un pléonasme
Aujourd’hui
est un mot bizarre, puisqu’en réalité il contient tout simplement deux
fois le mot « jour ». L’adverbe « hui », issu du latin hodi, signifie «
ce jour », accolé à « au jour » : c’est donc fort logiquement que «
aujourd’hui » signifie littéralement « au jour de ce jour ».
Il
s’agit d’un fort joli pléonasme, qui rend l’expression « au jour
d’aujourd’hui », trop souvent usitée de nos jours, encore plus
incorrecte qu’elle ne l’est déjà, inutile d’en rajouter !
« Courir comme un dératé » vient du fait qu’on atrophiait la rate des athlètes pendant l’antiquité
On
le sait maintenant, « rien ne sert de courir, il faut partir à point ».
Certes. Mais cela peut cependant être parfois vital de courir vite,
voire très vite, comme un dératé. L’adjectif « dératé » provient bien du
mot « rate ».
En effet, pendant l’Antiquité, on estimait que c’était la rate qui était à l’origine des points de côté et de la douleur parfois aiguë qu’ils provoquaient.
En effet, pendant l’Antiquité, on estimait que c’était la rate qui était à l’origine des points de côté et de la douleur parfois aiguë qu’ils provoquaient.
Les
premières boissons de « diététique » de l’effort furent donc mises au
point, pour « consumer » la rate des coureurs. Bien plus tard, un
courant médical né au XVIe siècle et mené par quelques chirurgiens
audacieux prôna l’ablation pure et simple de la rate, du fait de son «
inutilité » pour l’organisme.
« Faire une coupe sombre » signifie procéder à une petite suppression ou diminution
Les
contresens ne manquent pas dans la langue française : celui des «
coupes sombres » en est un exemple assez frappant. Lorsqu’on parle de «
coupes sombres », on fait référence à de fortes diminutions, qu’elles
concernent un texte, les effectifs d’une entreprise ou d’une
administration ou les budgets.
En réalité, la «
coupe sombre » désigne en jargon forestier une coupe partielle, appelée «
coupe d’ensemencement », destinée à faire de la place pour les semis
pour favoriser la pousse d’autres arbres. Rien à voir avec une
déforestation massive donc, bien au contraire. C’est probablement la
connotation négative, menaçante, inquiétante, qui a fait que l’on a fini
par employer cette expression avec un sens opposé à sa signification
initiale.
« Naguère » signifie «il y a peu de temps »
La
plupart du temps, on utilise « naguère » en lieu et place d’« autrefois ». Il est vrai que « naguère » a justement une petite connotation
patinée.
Sauf qu’en réalité, et contrairement aux apparences, « naguère » signifie « il y a peu de temps ». « Naguère » est tout simplement la contraction de « il n’y a guère » de temps, soit littérale- ment « il y a peu de temps »... « récemment », en quelque sorte !
Le pluriel du mot « ail » s’écrit de deux
manières différentes
Le mot « ail » s’écrit de deux manières
différentes au pluriel. Lorsqu’on désigne l’ail utilisé comme condiment
en cuisine, on doit écrire les « aulx », alors que lorsqu’on désigne la
plante, en botanique, on doit écrire les « ails ». Cette improbable
subtilité de la langue française est une anomalie, puisque « aulx »
devrait s’écrire « aux ».
Pour éviter de se compliquer la vie, on peut aussi n’employer le mot « ail » qu’au singulier, ce qui est fréquemment le cas.
Par Lydia Mammar
Par Lydia Mammar
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Extrait de "Pourquoi tout ce que vous croyez être vrai est faux " aux éditions de l'Opportun (17 mars 2011)
[Photo : Crédit Reuters - source : www.atlantico.fr]
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