sábado, 16 de dezembro de 2017

≪ Benjamin Péret, un surréaliste au Brésil ≫, par Barthélémy Schwartz aux éditions Libertalia

Les éditions Libertalia viennent de publier un essai biographique de Barthélémy Schwartz consacré à Benjamin Péret, l'astre noir du surréalisme. Sur l'itinéraire poétique et politique de Péret et les enjeux utopiques du surréalisme, deux chapitres sont consacrés aux séjours de Péret au Brésil (années 30 / années 50).

En 1955, Péret profita d’un voyage de plusieurs mois au Brésil pour poursuivre, au contact des Indiens, sa réflexion sur les mythes afin d'étoffer son Anthologie qui finira par paraître en 1960.
Il s’intéressait aux conditions sociales et culturelles qui avaient favorisé la création des mythes, et aux raisons de leur fossilisation par la suite dans les dogmes religieux. Il mettait en relation les mythes primitifs avec la très faible division du travail chez les indiens, et au fait que les principaux besoins étaient en grande partie satisfaits.
Au Brésil, il espérait bien enrichir l’anthologie de nouveaux récits et légendes, mais aussi rencontrer des Indiens contemporains, sans doute parmi les derniers représentants des peuples restés à l’écart du monde dit « moderne ». Par avion, le poète surréaliste a traversé le sertão, a fait une brève escale à Goiânia et puis est reparti vers le village de Chavantina, afin de rejoindre les indiens chavantes. Ensuite, il a rencontré les carajás de l’île de Bananal.
Au contact des indiens, au cœur de la forêt amazonienne, Benjamin Péret a renoué un moment avec l’utopie d’un âge d’or qu’il avait, en quelque sorte, presque touché de la main. C’était peut-être la chose la plus précieuse qu’il rapporterait de son voyage au Brésil.


« Qu’est-ce que le surréalisme ? C’est la beauté de Benjamin Péret écoutant prononcer les mots de famille, de religion et de patrie. » (André Breton)
De Dada au surréalisme, Benjamin Péret (1899-1959) est l’un des principaux acteurs des mouvements d’avant-garde qui ont secoué la poésie et l’art moderne au XXe siècle. 
Le sort s’est pourtant acharné sur ce grand poète dont le rôle et l’importance ont été minimisés par les historiens de l’art. Son engagement dans les mouvements révolutionnaires de son temps, notamment pendant la révolution espagnole aux côtés du POUM et des anarchistes, n’est peut-être pas étranger à cette occultation. 
Sur sa tombe, au cimetière des Batignolles, ses amis ont fait inscrire une épitaphe qui résume sa vie de révolté permanent : « Je ne mange pas de ce pain-là. »
Cette biographie (suivie d’une petite anthologie) replace la trajectoire de Benjamin Péret dans les enjeux utopiques du surréalisme, un mouvement qui voulait à la fois « transformer le monde » (Marx) et « changer la vie » (Rimbaud).

L’AUTEUR

Barthélémy Schwartz est né à Paris en 1963. Coanimateur de la revue de bande dessinée Dorénavant (1986-1989), du collectif Ab irato (en 1992), puis de la revue de critique sociale Oiseau-tempête (1997-2006), il a publié Le Rêveur captif (L’Apocalypse en 2012).

[Source : brasilidade.canalblog.com ]

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