Angélique Villeneuve (Le festin de Citronnette, Sarbacane, 2016) et Amélie Videlo (Les dimanches de Romulus, Marmaille et Compagnie, 2016) réalisent un somptueux album aux couleurs d’automne : Le doudou des bois, publié aux éditions Sarbacane. Un livre qui met tous les sens en éveil…
Ecrit par Anahita Ettehadi
Georgette, accompagnée de son doudou lapin, part à l’aventure. Une véritable expédition que cette balade en forêt ! Elle découvre une foule de nouvelles odeurs et de curieuses textures ; elle flaire le marron, les champignons, la châtaigne, caresse l’écorce des arbres, tâte la mousse au pied des rochers. Elle observe les nuances de rouge et d’orange, les teintes de verts et de mauve, écoute les sons. Le bois roucoule, ulule, gratte et sifflote. Ses pas craquent sous les feuilles mortes.
La fillette contemple, toute guillerette, ce paysage à la fois féérique et majestueux. Et dans ce joli tapis ambré, elle y dépose son doudou afin qu’il se repose. Mais une fois bien au chaud dans son lit, la petite Georgette réalise alors qu’elle l’a oublié ! Son doudou est tout seul dans la nuit noire. Dès le lendemain, elle part à sa recherche…
L’écriture cristalline et sensitive d’Angélique Villeneuve rend toute la beauté des bosquets : le lecteur est aussitôt envoûté par ses parfums et ses couleurs ; il est là, dans ces bois, à suivre Georgette sur les traces du doudou égaré. L’auteure s’attache à deux sens en particulier : c’est en se fiant à son nez et à ses mains que la fillette va tenter de retrouver, et, surtout, reconnaître sa peluche.
Amélie Videlo interprète avec candeur la plume irisée d’Angélique Villeneuve. Sa flore, belle et abondante, réveille tout l’aspect sensoriel de cette balade champêtre : des décors sauvages aux tons chauds, évoquant tout ce que la nature a de plus beau et de fragile – un univers à la fois attendrissant et poétique.
Le doudou des bois sensibilise l’enfant à la notion de perte et de séparation à travers les sens. Angélique Villeneuve et Amélie Videlo expliquent que l’idée de confort, de sécurité, réside davantage dans une sensation familière – une odeur, une texture – que dans l’objet initialement convoité.
La chute de l’histoire ne manque d’ailleurs pas de faire sourire le lecteur, et les petits de 4 et 5 ans n’auront aucun mal à s’identifier à Georgette. Car qui n’a jamais perdu son doudou ?!
[Source : www.actualitte.com]
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