« Descendants de nazis. L’héritage infernal » (2010) est réalisé par Marie-Pierre Raimbault et Michael Grynszpan. Un documentaire intéressant sur la conversion au judaïsme ou le rapprochement avec l’État d’Israël de descendants de nazis allemands, et le sentiment de responsabilité qu’ils éprouvent en raison de la Shoah (Holocaust). Un regard qui ne juge pas les témoins et des images magnifiques d’Eretz Israël. La Chaîne parlementaire (LCP) diffusera ce film les 20 octobre 2018 à 14 h et 28 octobre 2018 à 16 h.
Publié par Véronique Chemla


Le
Dr Israël Feldman, victimologue, alerte sur les dangers de ces secrets
et d’une découverte brutale d’un passé monstrueux, sur les « risques
d’effondrement de valeurs ».
Pas de culpabilité collective
Plusieurs
centaines d’Allemands, de toutes générations, vivent en Israël.
Définitivement ou dans le cadre de volontariat. C’est peu. Leurs actes
et réalisations surprennent agréablement : création en Israël, par un
ancien pilote de la Luftwaffe, d’une maison de retraite pour des
survivants de la Shoah et d’un institut pour les handicapés mentaux ;
périodes de volontariat d’étudiants allemands, dont Kris Friedrich qui
ne pourra « jamais être fier de l’Allemagne », encadrés par
l’association Aktion Sühnezeichen Friedensdienste (ASF).
Comme l’historien Moshé Zimmerman, une dirigeante d’ASF à Jérusalem,
Katarina von Münster, écarte l’idée de « culpabilité collective » au
profit de celle de « responsabilité collective » allemande. Les missions
confiées : la traduction de documents originaux du IIIe Reich, l’aide
aux survivants âgés de la Shoah à l’Institut Beit Moises à Jérusalem…
Les
comportements de ces descendants sont-ils surprenants ? Non, répond un
rabbin citant le Talmud : « Des descendants d’Aman, lui-même descendant
d’Amalek, archétype du Mal absolu, se sont associés à Israël. C’est donc
un « phénomène connu ».
Professeur
de littérature à l’université de Jérusalem, Betty Rojtman admire ces
descendants pour leur « cheminement, leur quête, leur prise de
conscience, cette réflexion, cette foi dans l’homme. La conviction que
le Bien va l’emporter ». Quant au philosophe Benjamin Gross, il souligne
la volonté de ces êtres de « vouloir échapper à l’image aveugle des
prédécesseurs et de reconquérir autre chose trouvée dans le mystère de
la pérennité du judaïsme ».
À
la différence d’Allemands aux noms illustres, Matthias Goring a accepté
de témoigner dans ce documentaire passionnant. Né en 1956, il a quitté
l’Allemagne pour la Suisse où il exerce la profession de
kinésithérapeute, et soulage ses patients de douleurs. Endetté après son
divorce, il cherche une solution qu’il trouve en même temps qu’une…
« révélation mystique ». Sa quête spirituelle le mène vers des études
théologiques au sein d’une institution protestante qui ne répond pas à
ses attentes. Matthias Goring s’achemine alors vers le judaïsme et se
rend en Israël. Très attaché à la Torah, il s’interroge sur le courant
du judaïsme qu’il choisira et s’il aura la force d’aller jusqu’au bout
du processus.

Près
du lac de Tibériade se sont installés des Allemands, dont Gunther
Gottschalk qui a éprouvé le besoin de « réparer ». Si celui-ci est
demeuré protestant, ses cinq enfants se sont convertis au judaïsme et se
sentent fièrement israéliens.
Le
documentaire entrecroise des scènes montrant les rencontres, cordiales,
entre ces Allemands et des Juifs israéliens, tel Ephraïm Moll,
survivants de la Shoah.
Les
auteurs ne jugent pas ces êtres qui naviguent entre plusieurs
identités, s’ancrent dans un pays nouveau et menacé, intègre un peuple,
embrasse une religion, en porte les symboles (étoile de David), épouse
des Juifs ou Juives, fonde des familles nombreuses, contribue à
l’histoire nationale juive…
Il aurait été intéressant d’interroger les descendants de musulmans ou/et arabes nazis ou ayant collaboré avec le IIIe Reich, telle Leila Shahid, apparentée au grand mufti de Jérusalem Haj Amin al-Husseini et représentante de l’Autorité palestinienne auprès de l’Union européenne.
En quasi 3e partie
de soirée, ce documentaire remarquable, dont des témoignages et des
images constituent une ode d’amour à l’État d’Israël et au judaïsme,
risque malheureusement de passer inaperçu.
"Mon héritage nazi"
Le 3 novembre 2016, de 19 h 30 à 21 h 30, dans le cadre du Mois du film documentaire, le Mémorial de la Shoah a projeté en avant-première « Mon héritage nazi » (What Our Fathers Did: A Nazi Legacy), par David Evans (2015, Wildgaze Films, 90 mn, vostf). "Philippe Sands, avocat dévoué à juger les crimes de masse, rencontre les fils de deux hauts dignitaires nazis : Niklas Frank, fils de Hans Frank, gouverneur nazi de la Pologne occupée, et Horst von Wächter, fils d’Otto von Wächter, gouverneur nazi de la Galicie en Ukraine. Tandis que Niklas dispose d’un regard lucide sur la culpabilité de son père, Horst, lui, vit toujours dans le déni. L’avocat le confronte avec des preuves et des documents d’époque". En présence de Philippe Sands, avocat, et Agnès Desarthe, écrivain.
The March of Life
The March of Life (La Marche de la Vie) est une initiative de Jobst et Charlotte Bittner ainsi que de TOS (Tubingen Offensive Stadtmission) Ministries, église de Tübingen, en Allemagne. Avec des descendants de soldats de la Wehrmacht et de membres de la SS ainsi que des forces de police, elle organise un mémorial et des marches de la réconciliation sur des sites de la Shoah en Europe - Cracovie (Pologne), Turku (Finlande), Vilnius et Kaunas (Lituanie), Leipzig (Allemagne), etc. et en Amérique latine. Depuis 2007, des marches ont parcouru 20 États et plus de 350 villes en coopération avec des chrétiens d'églises différentes et de nombreuses communautés juives.
En 2011 et 2015, la Marche de la Vie a été honorée par la Knesset, parlement israélien, pour ses efforts particuliers au nom de survivants de la Shoah. En 2017, la communauté juive de Halle en Allemagne a récompensé la Marche de la vie en lui décernant le Prix Emil L. Fackenheim pour la Tolérance et la Compréhension. La Marche de la Vie est pro-israélienne - ses membres veulent rompre l'isolement de l'État juif, ont édifié une soucca à Césarée pour accueillir des rescapés de la Shoah et entonnent la Hatikvah, hymne national israélien - et lutte contre l'antisémitisme.
Tina Berkovitz
"Mon héritage nazi"
Le 3 novembre 2016, de 19 h 30 à 21 h 30, dans le cadre du Mois du film documentaire, le Mémorial de la Shoah a projeté en avant-première « Mon héritage nazi » (What Our Fathers Did: A Nazi Legacy), par David Evans (2015, Wildgaze Films, 90 mn, vostf). "Philippe Sands, avocat dévoué à juger les crimes de masse, rencontre les fils de deux hauts dignitaires nazis : Niklas Frank, fils de Hans Frank, gouverneur nazi de la Pologne occupée, et Horst von Wächter, fils d’Otto von Wächter, gouverneur nazi de la Galicie en Ukraine. Tandis que Niklas dispose d’un regard lucide sur la culpabilité de son père, Horst, lui, vit toujours dans le déni. L’avocat le confronte avec des preuves et des documents d’époque". En présence de Philippe Sands, avocat, et Agnès Desarthe, écrivain.
The March of Life
The March of Life (La Marche de la Vie) est une initiative de Jobst et Charlotte Bittner ainsi que de TOS (Tubingen Offensive Stadtmission) Ministries, église de Tübingen, en Allemagne. Avec des descendants de soldats de la Wehrmacht et de membres de la SS ainsi que des forces de police, elle organise un mémorial et des marches de la réconciliation sur des sites de la Shoah en Europe - Cracovie (Pologne), Turku (Finlande), Vilnius et Kaunas (Lituanie), Leipzig (Allemagne), etc. et en Amérique latine. Depuis 2007, des marches ont parcouru 20 États et plus de 350 villes en coopération avec des chrétiens d'églises différentes et de nombreuses communautés juives.
En 2011 et 2015, la Marche de la Vie a été honorée par la Knesset, parlement israélien, pour ses efforts particuliers au nom de survivants de la Shoah. En 2017, la communauté juive de Halle en Allemagne a récompensé la Marche de la vie en lui décernant le Prix Emil L. Fackenheim pour la Tolérance et la Compréhension. La Marche de la Vie est pro-israélienne - ses membres veulent rompre l'isolement de l'État juif, ont édifié une soucca à Césarée pour accueillir des rescapés de la Shoah et entonnent la Hatikvah, hymne national israélien - et lutte contre l'antisémitisme.
Tina Berkovitz
Âgée de 67 ans, Tina Berkovitz est
une fille de Nazis, secouriste bénévole israélienne pour Hatzalah. En
avril 2018, elle a été distinguée en recevant un Prix du Conseil
régional israélien de Hof HaCarmel lors d'une cérémonie ayant lieu avant
Yom HaShoah (Jour de la Shoah).
Tina Berkovitz est
née à Bochum près de Dusseldorf. En 1973, elle débute sa carrière de
45 ans de sauvetage de vies humaines, en étant volontaire à
l'organisation Action Reconciliation Service for Peace, qui vise à
affronter l'héritage du nazisme. Dans le cadre d'un projet de cette
association, elle a séjourné en Israël pour apprendre l'hébreu, puis
s'est portée volontaire dans la Croix-Rouge juste avant le déclenchement
de la guerre du Kippour. “J'ai été
volontaire au Shmuel Harofe Hospital, comme infirmière de la
Croix-Rouge.... J'ai toujours été motivée par le fait d'aider autrui et
par la santé”, a déclaré Tina Berkovitz. Elle
s'est convertie au judaïsme, s'est mariée en Israël où elle a fondé une
famille à Ein Hod, village d'artistes au pied du mont Carmel, au sud de
Haïfa, dans le nord d'Israël.
« Descendants de nazis. L’héritage infernal » de Marie-Pierre Raimbault et Michael Grynszpan
France-Israël, 2010, 1 h 29
Raconté par Jean-Claude Dauphin
Sur France 3 les 12 septembre 2011 à 23 h 10et 14 septembre 2011 à 3 h 15, 21 février 2014 à 23 h 55.
Sur LCP (La Chaîne parlementaire) le 3 décembre 2017 à 20 h 50
Sur LCP (La Chaîne parlementaire) le 3 décembre 2017 à 20 h 50
Visuels : © Bonne pioche/IsraTV
Cet article a été publié le 12 septembre 2011 et le :
- 28 janvier 2013 à l'approche de la projection de ce film le 29 janvier 2013, à 20 h à l’Espace Landowsky, 28 avenue André Morizet, 92100 Boulogne Billancourt. Une projection les B'nai-B'rith de Boulogne-Billancourt et l’association Emounah ;
- 20 février 2014, 3 novembre 2016, 3 décembre 2017 et 19 octobre 2018.
- 20 février 2014, 3 novembre 2016, 3 décembre 2017 et 19 octobre 2018.
[Source : www.veroniquechemla.info]
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