quarta-feira, 23 de agosto de 2017

Réfugiés haïtiens à Montréal et démagogie du pouvoir !

Le stade olympique du Canada est devenu un lieu d’asile pour certains migrants haïtiens puisque nombre d’entre eux revenant du Brésil cherchaient d’autres endroits où se réfugier. Ils étaient des milliers sur la frontière des États-Unis et du Mexique se préparant à rentrer aux États-Unis.

Écrit par Mona Peralte
Depuis quelques jours, le stade olympique du Canada est devenu un lieu d’asile pour certains migrants haïtiens puisque nombre d’entre eux revenant du Brésil cherchaient d’autres endroits où se réfugier. Ils étaient des milliers sur la frontière des États-Unis et du Mexique se préparant à rentrer aux États-Unis.
Cependant paniqués par la politique migratoire du président raciste et anti-immigrant Donald Trump, ils ont été forcés à refuser de se rendre à leur première destination finale qui n’était autre que les États-Unis pour se rendre plutôt au Canada ; vu que depuis l’annonce faite par le secrétaire américain du Département de la Sécurité Intérieure des États-Unis, John Kelly, les bénéficiaires du statut de protection temporaire aux États-Unis depuis le tremblement de terre de 2010 ne seront pas renouvelés en janvier 2018.
Photo de souvenir du président Jovenel Moise, le président du Sénat, Youri Latortue, et le président de la Cour de cassation et du Conseil supérieur du Pouvoir Judiciaire, Me Jules Cantave, et du ministre de la Jeunesse des sports et de l’action civique, Régine Lamur, avec les membres de la Commission présidentielle d’innovation et d’intégration socioprofessionnelle de la jeunesse.
Dès lors, des rumeurs circulaient dans certains medias faisant croire que le Canada serait à même de  recevoir les gens possédant le TPS. Ainsi, certaines familles dont le TPS n’a pas encore été renouvelé et qui craignent une déportation avaient timidement commencé à faire ce déplacement. Mais le flux vient de ceux qui revenaient du Brésil, qui ont pris le devant pour se rendre au Canada, passant par un ancien chemin douanier en quête d’un statut de réfugiés. Signalons qu’ils ne sont pas tous des Haïtiens ; cependant, la majorité est d’origine haïtienne.
« Les haïtiens qui arrivent massivement au Canada sont des demandeurs d’asile et non ceux qui ont peur d’être expulsés par les États-Unis à l’échéance du TPS », a déclaré le ministre des Affaires étrangères d’Haïti, M. Antonio Rodrigue, au cours de sa visite au Canada pour non seulement rencontrer le gouvernement canadien où il était accompagné de la ministre des Haïtiens vivant à l’étranger, Mme. Stéphanie Auguste ; mais il était aussi venu disait-il pour « apporter la solidarité du gouvernement et du peuple haïtiens à nos frères et sœurs qui sont arrivés ici [Montréal] dans les conditions que vous savez ». Effectivement, les deux ministres ont eu des séances de travail avec le maire de Montréal, Denis Coderre, et la ministre de l’Immigration du Québec, Kathleen Weil.
Des réfugiés haïtiens à Montréal
« Haïti serait prête à accueillir tous ceux qui veulent retourner chez eux ». Quelle aberration ! Voilà un pays qui ne peut même pas résoudre le problème de sa frontière avec la République dominicaine alors allez voir apporter des améliorations au statut des Haïtiens vivant en situation illégale dans les bateys qu’on refoule chez eux ; pourtant  Antonio Rodrigue, sans aucun scrupule, déclara « Ils sont Haïtiens, bien sûr qu’ils peuvent revenir en Haïti ». Certes, ils peuvent revenir ; mais pour faire quoi ?
Jovenel Moise pour sa part, utilisant le cas de ces réfugiés économiques, en profite pour étaler ses capacités de démagogue en jetant tout bonnement de la poussière aux yeux des jeunes citoyens haïtiens en liste de quitter le pays. Aussi, il veut se montrer préoccupé par le flux massif de jeunes migrants haïtiens vers des pays de l’Amérique et de la Caraïbe. Pour cela, il réitéra une quelconque détermination à œuvrer en vue d’améliorer les conditions de vie des jeunes, en créant par ainsi une Commission présidentielle d’innovation et d’intégration socioprofessionnelle de la jeunesse.
Le mercredi 9 août, en présence du président du Sénat, Youri Latortue, du président de la Cour de cassation et du Conseil supérieur du Pouvoir Judiciaire, Me Jules Cantave, et du ministre de la Jeunesse des sports et de l’action civique, Régine Lamur, Moise procéda à l’investiture de cette commission qui sera coordonnée par Guy Serge Pompilus, cela au point que ce dernier en cette circonstance ne voit autre chose qu’une vision novatrice du chef de l’État, permettant d’accoucher cette structure appelée à impliquer un peu plus les jeunes dans les projets de développement national. « Notre jeunesse est au même titre que nos ressources naturelles, un capital », scanda t-il.
De gauche à droite le maire de Montréal, Denis Coderre, le ministre des Affaires étrangères d’Haïti, Mr Antonio Rodrigue, et la ministre des Haïtiens vivant à l’étranger, Mme Stéphanie Auguste
Dans la même veine, dans un quelconque forum organisé par la Mairie des Cayes du très réactionnaire magistrat du PHTK, Gabriel Fortuné, et en présence de personnalités telles que Mme Émilie Jessy C. Ménos, ministre du Tourisme et des Industries créatives, Mme Maguy Durcé, directrice générale de l’INFP ; de parlementaires du Sud, et de l’ambassadeur du Brésil à Port-au-Prince, M. Fernando Vidal, le président Moise tout d’un coup s’est penché sur la jeunesse. Il n’a pas eu honte lors de la cérémonie, de mettre en garde tous ceux qui tentent par la manipulation d’ôter la fierté de nos jeunes, leur orgueil national et leur amour de la terre d’Haïti. « Je dis qu’ils ont fait fausse route. Ils ont tort de vous avoir fait croire que l’avenir est ailleurs. Ils se sont fourvoyés de n’avoir pas su mettre en valeur ce que nous sommes et ce que nous avons, de vous avoir laissé pour seul et unique horizon l’émigration ou l’exil », s’exclama-t-il.
Manifestation de solidarité avec les refugiés haitiens
C’est dans ce même contexte, c’est-à-dire, toujours au nom des jeunes, qu’il posa la première pierre à Dexia, d’un Centre de formation professionnelle et technique des Cayes (CFPTC). Ce centre d’excellence, explique t-il « permettra à l’État d’ouvrir des horizons nouveaux et différents par la mise en œuvre de programmes stratégiques, adaptés, dans le but de faciliter aux jeunes et à tous ceux et à toutes celles qui le souhaitent le développement de leur potentiel citoyen ».
Mais Jovenel a omis de mentionner ce que vit le pays actuellement et qui pousse les jeunes à partir vers d’autres cieux comme des sans-patrie pour vendre à vil prix comme esclaves leur force de travail. Tout cela, c’est du fait que l’État haïtien dont il est héritier maintenant n’a jamais offert aucune alternative d’espoir à la population. Tout récemment, et même sous son gouvernement, le carnaval a eu la priorité sur les besoins primaires et essentiels du peuple, sans oublier le gaspillage et le pillage des ressources de l’État et de la manne de Petro caribe par son chef hiérarchique, Michel Martelly, et de sa clique qui ont sonné le glas de la mise à nu économique totale du pays.

[Source : www.haitiliberte.com]

Sem comentários:

Enviar um comentário