terça-feira, 2 de setembro de 2014

Des étudiants plaident pour une bourse au mérite européenne

Après la suppression cet été de la bourse au mérite française, une initiative étudiante tente de défendre cette aide financière attribuée aux étudiants méritants sur critères sociaux et de pousser à sa mise en place au niveau européen.
Université de la Sorbonne à Paris
Des étudiants se mobilisent pour le maintien de la bourse au mérite, une aide financière attribuée sur critères sociaux  aux élèves ayant obtenu la mention « très bien » au baccalauréat.
Partie initialement de Flers dans l’Orne, cette initiative a été lancée par deux jeunes lycéennes qui ont créé la page Facebook « Touche pas à ma bourse, je la mérite ». L'objectif est clair: faire annuler la circulaire du 24 juillet qui a mis fin à cette bourse annuelle de 1800 euros pendant trois ans et renouvelable deux ans.
Le mouvement a pris de l’ampleur puisque la pétition en ligne a déjà recueilli près de 8000 signatures et a gagné le soutien d’une soixantaine de personnalités politiques françaises de l’Assemblée nationale et du Sénat, tous partis confondus.
Une aide de 1800 euros par an
En juin 2014, pas moins de 41.216 élèves (soit 5,8 % des bacheliers) ont obtenu la mention très bien, dont près de 7000 étaient éligibles aux critères sociaux du CROUS, l’organisme régional en charge de favoriser l'amélioration des conditions de vie et de travail des étudiants. Pour l’État, il s’agissait d’une dépense de 42,3 millions d’euros en 2013.
Cette disparition de la bourse au mérite survient alors même que la revalorisation des aides n’a atteint que 0,7 % pour l’année scolaire 2014-2015. Une hausse relativement faible comparée à l’augmentation du coût de la vie étudiante. Le syndicat étudiant Unef a estimé dans un rapport publié en août dernier que ce coût allait augmenter de 2 % à la rentrée 2014.
Selon Antoine Vermorel, étudiant à Science Po Paris et membre fondateur de l’association, « cette décision est scandaleuse pour trois raisons. Premièrement elle ne permet pas d’économie budgétaire, car le montant alloué à la bourse au mérite va être redistribué aux autres boursiers sur critères sociaux, cela équivaut à ne distribuer que 23 centimes par jour à chaque boursier. Deuxièmement, cela va forcer les boursiers méritants à se salarier. Enfin, cela révèle l’ignorance du gouvernement sur les enjeux actuels de l’éducation ».
Pour une bourse au mérite européenne
Les étudiants ont ainsi mis en place plusieurs actions pour faire entendre leur voix auprès de la nouvelle ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, et de la secrétaire d’État chargée de l’Enseignement supérieur et de la recherche, Geneviève Fioraso. Ils ont notamment rédigé un manifeste dans lequel ils développent trois propositions pour maintenir l’aide aux étudiants méritants.
Ainsi, ils demandent au gouvernement de maintenir l’aide au mérite « jusqu’à ce qu’un système garantissant la réussite de tous soit effectif ». Ils souhaitent également que cette aide soit étendue à d’autres étudiants boursiers effectuant des études longues et chronophages. Enfin, ils souhaitent qu’une bourse au mérite européenne soit mise en place afin d’attirer « les meilleurs candidats européens » en France. « Il y a des fonds européens qui pourraient être alloués pour le soutien de cette bourse et pour attirer les étudiants européens méritants en France », explique Antoine Vermorel.
Cette aide européenne au mérite, soutenu par l’eurodéputé Arnaud Danjan (UMP), se ferait sur le modèle de la bourse Erasmus et bénéficierait d’un montant significatif lié aux revenus des parents. Pour Antoine Vermorel, il s’agit avant tout d’une question de volonté politique. « Lors de son discours devant le Parlement européen en février 2013, François Hollande est venu implorer l’Europe pour faire de la jeunesse un enjeu européen et engager une politique sociale européenne ».  
Ils espèrent également que d’autres députés européens vont s’intéresser à la suppression de cette bourse pour lancer une consultation à Bruxelles. De nouvelles actions sont prévues dans les semaines à venir comme l’envoi d’un courrier aux 577 députés français. 
[Photo:  [woe]/Shutterstock - source : www.euractiv.fr]

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