terça-feira, 25 de outubro de 2016

Bob Dylan, prix Nobel et héros du Musée de la Diaspora

A Tel-Aviv, « Beit Hatfustot » organise jusqu’en avril prochain une rétrospective autour du musicien juif américain qui vient de recevoir le prix Nobel de littérature.
«  Forever Young ». Tel est le nom d’une rétrospective consacrée à Bob Dylan qui se donne à voir jusqu’en avril prochain au Musée de la Diaspora de Tel-Aviv. Un choix de programmation particulièrement judicieux. Car si l’exposition avait été à l’origine conçue par « Beit Hatfusot » pour marquer le 75e anniversaire du musicien juif américain, elle coïncide désormais avec une autre actualité. Le 13 octobre dernier,  Bob Dylan a en effet reçu -et contre toute attente- le prix du Nobel de littérature.
Petit-fils d'immigrants juifs russes né à Duluth (Minnesota), Robert Allen Zimmerman, alias Bob Dylan, a été récompensé « pour avoir créé dans le cadre de la grande tradition de la musique américaine de nouveaux modes d'expression poétique », a annoncé la secrétaire générale de l'Académie suédoise, Sara Danius. « Bob Dylan écrit une poésie pour l'oreille, qui doit être déclamée. Si l'on pense aux Grecs anciens, à Sapho, Homère, ils écrivaient aussi de la poésie à dire, de préférence avec des instruments », a-t-elle fait valoir. Raison de plus pour s’intéresser à celui dont les textes poétiques ont influencé deux générations d'artistes dans le monde entier…
Ce n’est certes pas la première fois que Bob Dylan a le droit à un hommage appuyé dans un musée. « Au cours des dernières années, des expositions importantes ont eu lieu aux États-Unis et en Europe, notamment à Paris dans l’enceinte de la Cité de la Musique, avec les photographies de Daniel Kramer, et celles de Jerry Schatzberg au Grand Palais », pointe Assaf Galay, le commissaire de la rétrospective « Forever Young ». « Mais aucune d’entre elles n’a essayé de narrer l’histoire de ce grand musicien de manière exhaustive, depuis son enfance jusqu’à aujourd’hui, en s’appuyant de photos, des objets et de films peu connus du grand public ».
En outre, le parcours de Tel-Aviv n’oublie pas de faire la part belle à deux dimensions : le judaïsme de Bob Dylan, ainsi que sa relation particulière avec Israël. « Tant de gens ont décrit Dylan comme un prophète, et ont évoqué l’influence de la pensée juive sur son travail », a expliqué Assaf Galay. « Nous n’avons donc pas eu besoin d’en rajouter ». Même si sa principale contribution reste « d’avoir su transformer la musique folk en quelque chose de sacré ».
Un chanteur attaché à Israël
Le fait est relativement bien documenté : Bob Dylan a connu des hauts et des bas avec la religion… Elevé dans une petite communauté juive du Minnesota, il a célébré sa bar-mitzva, fréquenté des summer camps juifs et voyagé en Israël. Le chanteur a aussi flirté avec les extrêmes. Il a notamment rencontré Meir Kahane et fait les éloges de ce rabbin connu pour ses positions anti-arabes dans les colonnes du magazine Time. A la fin des années 1970, l'imprévisible rebelle découvre le christianisme et déroute une partie de ses fans, en décidant de se convertir et de se présenter comme un « born again » évangélique.
Aujourd’hui, Dylan ne serait affilié à aucune religion organisée. Mais ses racines juives ont laissé des traces indélébiles, tandis qu’Israël occupe une place à part dans son cœur. Les experts en veulent pour preuve l’existence d’une chanson rédigée en 1983, « Neighborhood Bully », perçue comme une marque d’attachement manifeste du chanteur à l’État Juif. Sans oublier les nombreuses prestations de l’artiste, venu jouer en Israël en 1987, 1993 et 2011, en dépit des pressions exercées par le mouvement de boycott pro-palestinien BDS. Il y a deux ans, Bob Dylan aurait même encouragé les Rolling Stones à se produire à Tel-Aviv, à l’occasion de leur premier concert dans le pays…
[Source : www.cclj.be]

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